Les technologies à ARN messager, porteuses de grands espoirs

Autorisé depuis peu sur le marché, l’ARN messager pourrait bien être l’avenir de la vaccination.

Les vaccins à ARNm pourraient apporter des solutions pour de nombreuses pathologies. Foto: Spencer B. Davis / Wikimedia Commons / CC-B6-SA 4.0int

(Inès Tempel) – Sur le devant de la scène médiatique depuis plusieurs mois grâce aux vaccins Pfizer et Moderna, l’ARN messager pourrait révolutionner les traitements contre les maladies cardiaques, génétiques, auto-immunes ou virales, mais aussi le paludisme, le SIDA et les cancers. L’idée sur laquelle il repose est simple : en injectant des molécules d’ARN correspondant à des protéines d’un agent pathogène contre lequel on souhaite immuniser, les cellules du corps humain vont alors être amenées à produire d’elles-mêmes une réponse immunitaire en fabriquant ces mêmes protéines. Grâce à cette technique, le corps apprend donc à développer son propre « traitement » pour détruire l’agent pathogène.

Étudiée depuis maintenant une quarantaine d’années, cette technologie vient enfin de faire ses preuves, avec brio. A ce jour, les vaccins à ARN messager Pfizer et Moderna semblent être les plus efficaces pour lutter contre le virus du Covid-19, générant, dans plus de 90% des cas, une réponse immunitaire. Véritable lueur d’espoir en ces temps incertains, le succès de ces vaccins donne de véritables raisons de croire que leur technique de fonctionnement pourrait être utilisée pour lutter efficacement contre des maladies récalcitrantes, à l’instar, entre autres, de la grippe, du paludisme, du SIDA ou de la tuberculose, maladies qui font chaque année plusieurs millions de morts dans le monde.

Avec un tel potentiel, l’histoire de l’ARN messager ne compte donc pas s’arrêter, une fois l’actuelle crise sanitaire sous contrôle. Aujourd’hui, tous les grands laboratoires mettent cette technologie à l’épreuve et tentent de la faire progresser pour produire de nouveaux traitements redoublant d’efficacité. Il serait impossible de nommer toutes les études en cours, tant elles sont nombreuses, mais certaines d’entre elles sont particulièrement importantes. Récemment, par exemple, des chercheurs de l’Université de Yale ont breveté un vaccin contre le paludisme à base d’ARN messager et la société Pfizer envisage également d’utiliser cette technologie pour développer un nouveau vaccin contre le virus de la grippe saisonnière, qui mute constamment.

La société américaine Moderna, en collaboration avec le groupe pharmaceutique anglais AstraZeneca, effectue en ce moment même des tests cliniques pour un traitement de revascularisation pour les personnes ayant fait une crise cardiaque. Aussi, l’entreprise allemande BioNTech, qui s’était associée à son homologue américain Pfizer pour mettre au point le fameux vaccin anti-Covid, travaille actuellement sur un système de thérapies individualisées, qui permettrait à chaque organisme de produire des protéines associées à des tumeurs particulières pour ainsi lutter contre un cancer avancé. Le 8 janvier dernier, dans la revue américaine « Science », BioNTech publiait également les résultats d’une étude menée sur des souris, qui démontrait que les thérapies à base d’ARN ralentissaient et inversaient les effets de la sclérose en plaques. Récemment aussi, « Scripps », un institut de recherche californien, a annoncé avoir réussi à provoquer une réponse immunitaire chez 97% des participants à son étude pour un vaccin anti-VIH.

Bien sûr, la technologie de l’ARN messager doit encore être retravaillée, améliorée et perfectionnée pour pouvoir tenir toutes ses promesses et donner vie à des nouvelles générations de traitements hyper évolués. Mais la science vient déjà de faire un pas de géant en réussissant à mettre au point, en un temps record, des vaccins contre le Covid-19, et, grâce à cette brillante avancée, promet sans doute encore de très belles surprises, qui pourraient à l’avenir sauver des millions de vies.

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