Même les partis traditionnels s’y mettent : Legalize it !

Que ce soient les jeunes libéraux et conservateurs, les Verts ou même le Ministre-Président de l’état-ville de Brême - la politique allemande se dirige vers une légalisation du cannabis.

La nouvelle génération de politiques allemands convient au-delà des sensibilités - la prohibition du cannabis a échouée. Foto: Bokske / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(KL) – Le débat dure depuis des années – faut-il ou ne faut-il pas légaliser le cannabis, drogue dite «douce», médicament déjà utilisé au Moyen-Orient il y a 5000 ans ? Le Ministre-Président de l’état-ville de Brême Carsten Sieling (SPD) vient de relancer la discussion. Fraîchement élu, Sieling vient d’annoncer son projet de légaliser le cannabis, même s’il a souligné n‘avoir «jamais tiré sur un joint». Mais le chef du gouvernement de l’état-ville avance de bonnes raisons pour son projet.

Les poursuites de personnes consommant et vendant du cannabis occupe trop les ressources de la police et de la justice, dit Sieling, tout en évoquant les expériences concluantes de différents états des Etats-Unis ayant légalisé le cannabis. La crinminalité liée à la drogue «douce» y a radicalement diminué, et l’état bénéficie d’importantes entrées d’argent grâce aux taxes sur les produits. De plus, en vendant du cannabis sous contrôle de l’état, le risque de consommer des produits dangereux est diminué. Contrairement à ce que les opposants à une légalisation du cannabis avancent, une légalisation n’incite pas forcément les jeunes à se mettre à en consommer, au contraire – puisque l’attrait de l’interdit disparaît, les jeunes sont moins attirés par ce produit.

Même son de cloche chez les Verts qui, depuis un bon moment, demandent la légalisation du cannabis. Ainsi, la chef du groupe des Verts au Bundestag, Katrin Göring-Eckhardt, a déclaré : «La stratégie de prohibition a échouée. Si l‘on veut protéger la jeunesse des conséquences de la consommation de drogues, il convient de contrôler et non pas de criminaliser le cannabis». Le chef de son parti, Cem Özdemir, ne la contredira pas – lors d’une interview récente filmée dans son appartement à Berlin, le public découvrit plusieurs plantes de cannabis sur son balcon…

Dans différents Länder, on compte couper court à la criminalité autour du cannabis. Ainsi, à Berlin, l’administration locale a demandé l’autorisation d’ouvrir quatre «coffeeshops» selon le modèle néerlandais pour mettre un terme à la transformation du «Görlitzer Park» en une sorte de «supermarché de la drogue». En légalisant le cannabis, on y compte séparer une scène franchement criminelle où se vendent drogues dures, armes et d’autres produits illégaux des consommateurs de cannabis. Au Pays-Bas, cette stratégie s’est avéré aussi concluante qu’au Uruguay ou dans le Colorado. En vue d’un large consensus sur la question qui s’installe parmi les jeunes élus de tous les partis, la position inflexible des vieux chefs des partis traditionnels (Angela Merkel : «Sur cette question, je suis très restrictive…») risque de ne plus pouvoir durer longtemps. Et après tout, pendant que tous les ans, de centaines de milliers de gens meurent à cause du tabac et de l’alcool, force est de constater qu’aucun mort du au cannabis n’a jamais été relevé…

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