Plus de 3 millions de logements inoccupés…

… et des gens meurent de froid dans la rue. Une étude de l'INSEE tire la sonnette d'alarme – en France, 1 logement sur 12 ne sert qu'à la spéculation immobilière.

Des gens meurent dans la rue tandis que 3 millions de logements sont inoccupés en France. Foto: JMSuarez / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(KL) – Lors de sa « conférence de presse » de plus de deux heures, le président français a réussi à ne pas mentionner le sort des SDF en France. Pourtant, avec le froid qui est revenu, ce ne sont pas seulement les automobilistes qui rencontrent des problèmes, mais surtout les milliers de personnes qui dorment dans la rue, faute de structures d’accueil.

1 logement sur 12 ou 8,2% du parc immobilier en France est inoccupé. Et ce chiffre ne tient même pas compte des résidences secondaire ou de vacances, mais uniquement de logement destinés à y habiter. Compte tenu de la pénurie au niveau des logements sociaux, le gouvernement doit se poser la question s’il ne veut pas intervenir dans le cadre législatif, car il est inconcevable et la France tolère que des SDF trouvent la mort, faute de logement. Et est-ce que le président n’avait pas, en 2017, annoncé que « dans un an, il n’y aurait plus une seule personne qui doit dormir dans la rue » en France ?

Le nombre de logements vacants ne cesse d’augmenter en France qui a atteint le plus fort taux de logements inoccupés depuis 20 ans. Dans la capitale, ce taux est même de 9,2% et lorsque l’on considère les difficultés pour de nombreuses personnes de se loger, il faudra peut-être « oser », comme l’a suggéré Emmanuel Macron. Oser d’assigner des SDF à des logements vacants, après avoir laissé le temps raisonnable aux propriétaires de trouver un locataire. Inutile de parler de la construction de logements sociaux, avec un tel taux d’inoccupation de logements en France, il n’est même pas nécessaire d’en construire, il suffirait de faire appel à ces 3,1 millions de logements vacants, ce qui pourrait également résoudre le problème de nombreux étudiants de se loger.

La Constitution allemande (Grundgesetz) stipule la responsabilité sociale qui accompagne le patrimoine des Allemands. Laisser un logement inoccupé pendant une période dépassant le raisonnable, est donc passible d’amendes. Mais le patrimoine des Français semble intouchable.

Ainsi, sur une lettre ouverte signée par une centaine de milliardaires adressée aux participants du Forum Economique Mondial à Davos, demandant de taxer les super-riches plus fort, on cherche en vain une seule signature d’un milliardaire français. Mais est-ce qu’on peut se permettre de rester les bras croisés lorsque des SDF meurent de froid dans la rue ? Est-ce que la qualité d’une société ou d’une nation, comme l’a dit Emmanuel Macron, ne se mesure pas par l’attention portée aux plus démunis ?

On pourrait parfaitement prévoir une durée maximale 6 ou de 12 mois pour un logement inoccupé. Ce délai passé, le propriétaire doit rendre ce logement accessible à la location ou y aménager lui-même ou un membre de sa famille. En cas de manquement, il faudrait faire payer le propriétaire une amende correspondant au loyer médian pratiqué dans le quartier en question. Evidemment, si le propriétaire peut prouver qu’il ait entrepris des démarches sérieuses pour louer son bien, une telle amende ne s’appliquerait pas.

Il se pose même la question si un tel sujet ne devrait pas être réglé au niveau européen, car la pénurie de logements sociaux ne touche pas que la France. Ce serait même une belle occasion de faire vivre « l’Europe sociale » qui pour l’instant, n’existe que sur le papier.

En tout cas, les propriétaires de ces 3,1 millions de logements devraient se poser la question si la spéculation immobilière ne fait pas partie des éléments qui affectent le « pacte social » qui lui, n’est pas rempli tant que des gens doivent dormir dans la rue. Il est temps que ça change.

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