Protection des langues régionales : l’Alsace au rebond

Jeudi 8 avril était entérinée la proposition de loi sur les langues régionales.

So schwer isch's wirklich net... Foto: Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg / Wikimedia Commons / PD

(Marine Dumény) – Elles attendent. Les associations de défense de la langue alsacienne patientent jusqu’à la sortie de la « petite loi », à la suite du vote, le 8 avril, de la proposition de loi relative à « la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion ».

Loi historique – Claude Froehlicher, président de l’association « Eltern Alsace » salue une « décision historique sous la Vème République ». La France compte en effet quelque 75 dialectes. L’alsacien (et le mosellan), le basque, le breton, le catalan, le corse et l’occitan restent encore couramment utilisés. Pourtant, et depuis les lois Ferry jusqu’à la seconde moitié du XXème siècle, la France et son système d’éducation n’ont eu de cesse de promouvoir une ‘assimilation’ via un système d’éducation exclusivement en langue française. Il faut attendre 1970, avec les premières écoles associatives d’enseignement en langue régionale, pour voir apparaître des initiatives construites et organisées de préservation des idiomes.

Avancer - La France, qui signe en 1999 la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires sans la ratifier, s’engage aujourd’hui dans leur préservation. Justin Vogel, président de l’OLCA se dit « satisfait de cette loi qui va permettre de sortir des difficultés rencontrées dans l’apprentissage des langues régionales ». Même s’il « attend de voir comment seront appliquées ces mesures et comment l’Education Nationale compte trouver les ressources humaines suffisantes ». En effet, la loi prévoit le concours de l’Etat dans un enseignement immersif de ces idiomes. Claude Froehlicher, lui, note le « manque d’attractivité » actuel du monde de l’enseignement. Son association, comme son homologue de l’OLCA, participe d’ailleurs activement au recrutement et la formation d’enseignants en langue alsacienne.

En effet, les générations contemporaines sont celles où l’enseignement scolaire sera bientôt la seule façon d’apprendre la langue alsacienne qui reste l’un des dialectes les plus vivants du territoire. Cette nouvelle loi s’inscrit donc dans une nouvelle dynamique pour pallier « le temps perdu et arrêter de perdre du temps », selon Justin Vogel.

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