Retraites : et en Hongrie ?

Pas brillant du tout…

La statue devant l'Institut Hongrois de Paris Foto: Guilhem Vellut/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/2.0Gen

(Marc Chaudeur) –  Viktor Orbán, le dirigeant hongrois, est le maître à « penser » peu contesté des populistes européens. Son parti, le Fidesz, abonde en discours de vénération pour la culture nationale, pour les traditions populaires, pour le Peuple. Mais que fait-on pour « le Peuple » ? A cet égard, le montant des retraites est évidemment un indice précieux. Et la situation des retraités est catastrophique dans ce pays.

Au début de l’année 2018, le dirigeant du Conseil national des retraités (NYOK) avait explosé : il avait alors estimé que le petit cadeau fait aux retraités pour le Nouvel An – dans un esprit éminemment populiste -, à savoir 10 000 forints (30 euros), représente une somme très insuffisante pour les anciens travailleurs et employés qui ne trouvent pas l’argent nécessaire, le reste de l’année, au paiement de leurs factures, de leur nourriture et de leurs médicaments ! Tout cela à la fois, c’est trop pour des personnes auxquelles on octroie généreusement une pension de 10 000 forints par mois (c’est-à-dire 300 euros). Un tiers des retraités, affirme des responsables, vit en-dessous du seuil de pauvreté.

Le responsable Retraites du plus puissant syndicat hongrois, la MASZSZ (Confédération hongroise des Syndicats), László Juhász, a ainsi adressé une Lettre ouverte au Premier ministre Viktor Orbán et au Ministre des Ressources humaines et des Finances. Il y écrit qu’un million de personnes retraitées vivent dans une situation proprement insupportable, « dans des conditions misérables ».

L’inflation, relativement importante, n’arrange rien : en 2018, elle est montée, estime-t-on, à 3,4 % – et les pensions de retraite n’ont augmenté que de 2,7 %. Cette année, pour 3,5 % d’inflation, les pensions ne croîtront plus que de 2,8 % (chiffres donnés par la Banque nationale hongroise).

Le grand syndicat déclare qu’il faut absolument améliorer la situation catastrophique des retraités hongrois, contre toutes les rodomontades et les mensonges populistes du gouvernement Orbán. La MASZSZ réclame une discussion urgente avec les autorités au pouvoir, et propose 6 mesures pour augmenter les pensions les plus modestes. Pour les responsables de la Confédération, il faut atteindre 70 % du salaire moyen (un peu plus de 500 euros). Les pensions doivent s’ajuster sur l’inflation, sur le montant du PIB et sur l’augmentation des salaires. Et ils proposent d’introduire une retraite minimale pour les personnes qui ont cotisé durant plus de 20 ans : à la pension de base s’ajouterait une pension de travail, dont le fondement serait le nombre d’années de travail et celui des cotisations.

Coût évalué de ces mesures : un peu plus de 2 milliards d’euros (750 milliards de forint). Gain : la sécurité, la dignité et le respect des toutes ces personnes qui ont souvent travaillé durant de nombreuses années et, souvent, construit le pays durant toute leur vie…

Des valeurs essentielles qui concernent exactement de la même manière tous les pays du monde où vivent des êtres humains. Y compris la France.

Merci à István.

A consulter : 24.HU http://24.hu/

Courrier d’Europe Centrale https://courrierdeuropecentrale.fr

 

 

 

 

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