Samedi : la Marche pour la Santé

Ce samedi, de nombreuses manifestations ont lieu à Strasbourg. Les gens se mobilisent pour la Démocratie, pour l'Ukraine et pour un sujet qui nous concerne également tous – la santé.

Si tout le monde veut être soigné aussi demain, il faut agir aujourd'hui. Foto: US Navy Mass Communication Specialist 2nd Class Sara Eshleman / Wikimedia Commons / PD

(KL) – Les professionnels de la santé ne cessent de sonner l’alarme, l’hôpital public est en danger. Ceci dit, cette mobilisation ne date pas d’hier et jusqu’ici, la réaction des pouvoir publics allait de l’ignorance totale face aux revendications et recommandations des soignants jusqu’au gazage des soignants qui manifestaient paisiblement à Paris, avant même le début des protestations des « gilets jaunes ». Samedi, à 15 heures, s’élance la « Marche pour la Santé » depuis la Place Kléber.

Les organisateurs évitent toute polémique, en publiant des chiffres et des faits. Ainsi, ils écrivent : « Aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, entre 150 et 200 postes d’infirmièr.e.s sont vacants, engendrant une fermeture de lits massive. Le manque de lits oblige à diminuer toujours plus les durées de séjour, transformant l’hôpital en usine sans humanité, ni pour le patient, ni pour le personnel. Les rappels constants sur les repos et les congés s’apparentent à une forme de harcèlement. Le personnel fuit pour se préserver et ce, malgré les augmentations de salaires liées au Ségur. »

Mais ce n’est pas tout. « A ceci s’ajoute la situation économique catastrophique des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg : 70 millions d’euros de déficit annuel dit « structurel » et plus de 400 millions de dettes qui sont la conséquence d’investissements mal financés. »

Nous assistons au démantèlement d’acquis sociaux obtenus par les générations précédentes et ainsi, à une « marchandisation » de la santé. Si le prochain gouvernement ne s’attelle pas sérieusement à la réforme du système de santé, celle-ci deviendra un bien que seules, les personnes aisées pourront se payer. Mais en quoi est-ce qu’une telle évolution serait compatible avec la devise de la République, « Liberté, Egalité, Fraternité » ?

La pandémie (qui est loin d’être terminée, malgré les « Freedom Day » célébrés pour des raisons électorales) a démontré les limites du système de santé. Mais il ne suffit pas d’avoir applaudi les soignants le soir à 20h sur les balcons, il faut intervenir avant le collapse d’un système dont les professionnels travaillent en permanence à l’extrême limite de ce qui est humainement possible de faire.

La « Marche pour la Santé » concerne effectivement tout un chacun. Et cette question déterminera en partie la société dans laquelle nous vivrons ces prochaines années. Est-ce que nous souhaitons une société solidaire, humaine et sociale où les soins médicaux constituent un droit fondamental où est-ce qu’on souhaite transformer la santé en un « produit de luxe », accessible uniquement pour ceux qui peuvent se la permettre ?

Marche pour la Santé
Samedi, 19 Mars 2022
15 heures, Place Kléber à Strasbourg

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste