Serbie : une nouvelle réserve de biosphère

En Europe orientale, ça frétille dur

Le Danube en Serbie : Lajetchnikow, Paysage, 1927 Foto: Lajetchnikow/Wikimédia/CC-BY-SA/ PD

(Marc Chaudeur) – L’ « Amazonie d’Europe », située sur les rives du Danube moyen, a rejoint les 669 réserves de biosphère inscrites par l’UNESCO sur sa liste mondiale. Excellente nouvelle : cela assure la protection d’un milieu naturel exceptionnel qui couvre deux cents fois la superficie du Bois de Boulogne (pour user d’une comparaison  qui fait image ici). D’autant plus que cette région se prolonge dans quatre pays membres de l’Union Européenne.

La réserve de Bačko Podunavlje se situe dans le Nord Ouest de la Serbie, en Voïvodine ; elle s’étend sur 176 500 kms. Mais la zone déborde sur les pays limitrophes ou voisins : l’Autriche, la Hongrie,la Slovénie, la Croatie (qui contrairement à la Serbie, font tous partie de l’Union Européenne…). Elle comprend les bassins de trois grandes rivières de cette partie de l’Europe : la Mura, la Drava, et le Danube ; l’ensemble s’étend sur la surface impressionnante d’un million d’hectares environ (1300 fois le Bois de Boulogne). C’est essentiellement l’Union européenne, par l’intermédiaire du Plan coop MDD, qui finance la constitution de cette réserve.

Paysages magnifiques, biodiversité extraordinaire, repaires et refuges d’espèces rares souvent menacées, forêts inondées ou inondables, îlots, rives sablonneuses ou de gravier… L’Europe est belle, ici, et majestueuse.

Le Projet transnational coop MDD (pour : Coopération Mura-Drava-Danube) a commencé à être réalisé en 2017, grâce à l’action du WWF et de très nombreuses associations locales. Il est transnational pour remédier à l’absurdité des frontières au regard du milieu naturel concerné : les bassins de trois rivières principales qui souvent, traversent les Etats découpés historiquement après 1918… Un projet hautement intéressant, bien évidemment, puisqu’il permettra pour la première fois d’harmoniser les buts et de préciser les moyens communs de la gestion de la protection naturelle. Cette gestion globalisera tous les secteurs naguère séparés ou isolés de cette protection.

L’ action s’accompagne d’un souci pédagogique, sous l’aspect de cours de sensibilisation à la responsabilité environnementale et d’information sur les biotopes et les espèces qui les occupent. Il est nécessaire en effet que pour une fois, les populations locales ne vivent pas ces décisions de protection comme des oukazes imposés d’en haut (« de Bruxelles », ce qu’on perçoit parfois dans ces régions sur le même modèle que les oukazes de jadis et de naguère, russes et/ou soviétiques…). Les River Schools, ainsi, développent des centres d’information le long des trois rivières : objets de sorties pour les écoliers et collégiens, pour les excursionnistes du dimanche ou les touristes. Autour de thèmes principaux mis en place successivement ou simultanément, on appelle ainsi les élèves et les enseignants à s‘engager activement dans la protection de cet environnement superbe.

Une multitude d’espèces bénéficieront de cette protection, dans ce milieu précieux : les aigles marins, les pygargues, les esturgeons, les cigognes noires, les sternes nains, et des dizaines d’autres, dans le domaine végétal aussi.

Une excellente nouvelle, donc, que cette protection activée du côté du Nord-Ouest de la Serbie. Bientôt, les Balkans occidentaux finiront enfin par perdre leur mauvaise image et ce faux déterminisme qui plombe leur histoire.

Pour cette raison précisément, il faut dès aujourd’hui construire solidement la préservation des biotopes et prévenir l’invasion,dans une quinzaine d’années, d’un tourisme décérébré et ravageur.

 

A consulter : le Dossier coop MDD Interreg Danube Transnational Programme http://www.interreg-danube.eu/

 

 

 

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