Speeder en Suisse – un exercice vraiment onéreux

Un automobiliste allemand s’est fait flasher sur une route suisse à 215 km/h. Il peut dire «au revoir» à son bolide et faire face à une peine de prison avec sursis.

Lorsque ça flashe en Suisse, l'ardoise sera salée... Foto: Dirk Vorderstraße / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(WB) – Dépasser la vitesse autorisée peut coûter très cher en Suisse. Un automobiliste allemand s’en est rendu compte après un petit 215 km/h sur une route suisse où la vitesse autorisée était de 120 km/h. Après déduction de la tolérance de mesure, il avait dépassé la vitesse autorisée de 88 km/h. Les gendarmes suisses lui ont retiré le véhicule – et il ne le reverra très certainement pas. Ils ont le droit de faire ça, les Suisses ?

La réponse est «oui». Ils en ont le droit. Le 1er Janvier 2013, une loi suisse est entrée en vigueur sous le nom «Via Secura» qui vise à réduire le nombre de victimes sur les routes suisses. Dépasser la vitesse autorisée est désormais considéré comme un délit qui peut avoir des conséquences graves. En cas d’un dépassement de la vitesse grave (plus de 80 km/h), la police suisse peut retirer le véhicule et ensuite, c’est l’affaire des tribunaux.

Généralement, le juge ordonne la vente aux enchères du véhicule, d’une part pour couvrir les frais de procédure et la peine, d’autre part pour éviter que le véhicule soit utilisé pour commettre d’autres infractions. Depuis l’entrée en vigueur de «Via Secura», plus de 500 véhicules ont ainsi été retirés par la police suisse, une centaine a effectivement été vendue aux enchères. Dans de rares cas, le véhicule peut être restitué à son propriétaire, surtout lorsqu’il appartient à une société de location de voitures ou s’il s’agit d’une voiture de fonction appartenant à une entreprise et non pas au conducteur. Lorsqu’il s’agit d’une voiture privée, elle n’est généralement pas restituée.

Si le véhicule appartient à un ami ou un membre de la famille, le conducteur doit apporter une preuve que ce véhicule ne sera plus utilisé pour commettre une telle infraction en Suisse – preuve difficile à fournir. Si cette preuve ne peut pas être apportée, la voiture passe à la vente aux enchères aussi.

Dans les cas graves, l’automobiliste encourt également une peine de prison allant de 1 à 4 ans de prison avec sursis. Cette politique de «zéro tolérance» semble fonctionner. Selon des responsables suisses, le nombre d’accidents dus à la vitesse aurait baissé depuis le lancement de «Via Secura», mais il faudra attendre quelques années avant de disposer de chiffres fiables.

En attendant, les experts défendent cette politique : «Si quelqu’un s’amuse avec une arme à feu, on lui retire cette arme pour empêcher des accidents. Avec les voitures, c’est pareil – si une personne ne s’en sert pas de manière responsable, on lui prend le véhicule pour qu’il ne cause pas d’accident.» Une position qui se défend et qui risque d’initier à terme, une nouvelle conscience auprès les automobilistes.

La Suisse n’est pas le seul pays qui retire le véhicule en cas d’infraction grave. Ainsi, le Danemark et l’Italie retirent le véhicule aux automobilistes ayant consommé de l’alcool – là aussi, le conducteur doit définitivement faire ses adieux à son véhicule qui sera, comme en Suisse, vendu aux enchères.

Même si ces dernières années, le nombre de victimes de la circulation a baissé, ceci n’est pas du au comportement des automobilistes, mais aux systèmes de sécurité améliorés dans les véhicules. Maintenant, il est temps de changer les mœurs. Alcool au volant, vitesse folle, manœuvres dangereuses – tout cela n’a rien à voir avec une conduite responsable. Ceux qui ne comprennent pas cela, risquent de redevenir des piétons. Du moins, en Suisse.

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