Strasbourg pleure

La capitale européenne est en état de choc. Ce que l'on avait craint depuis des années s'est finalement produit – une attaque sur la foule du Marché de Noël.

Dans la Rue des Grandes Arcades, les équipes de secours tentent de sauver deux des victimes. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – A 23 heures, la situation au centre-ville était encore totalement chaotique. Sur place, les forces de l’ordre bloquaient les accès, le Marché de Noël évacué, des gyrophares, des policiers, des militaires, des gens qui proposaient l’abri au passant dont bon nombre ne comprenaient pas ce qui arrivait. Pour l’heure, on sait que le suspect (toujours pas localisé et neutralisé à cette heure) a tiré à plusieurs reprises, tuant deux personnes, faisant 11 blessés, dont 4 dans un état grave. Le bilan risque de s’aggraver ces prochaines heures.

Il convient de souligner la réaction rapide des équipes de secours et des forces de l’ordre à cette attaque que l’on soupçonne d’être une attaque terroriste, puisque le suspect, un Strasbourgeois de 29 ans, est un « fiché S » connu pour s’être radicalisé. Mais il est possible aussi que l’homme, qui aurait du être arrêté le matin même dans le cadre d’une affaire de droit commun, ait agi pour d’autres motifs que le terrorisme. L’enquête montrera les vraies raisons de cette attaque terrible.

On avait presque refoulé ces images des attaques terroristes qui avaient eu lieu dans d’autres villes comme Paris, Bruxelles, Nice, ou encore Berlin. Et tout revient d’un seul coup – et pour la ville de Strasbourg, il s’agit d’une catastrophe. Une attaque sur la foule qui visitait le Marché de Noël, c’est une attaque au cœur de Strasbourg, de l’Alsace, de la France. Et bien entendu, la question de la sécurisation de ce type d’événement reviendra dans le débat public.

Il faut être réaliste : il est impossible de sécuriser une telle manifestation. Les contrôles aux entrées de la ville sont organisés avec bienveillance, mais considérant que plusieurs lignes de tram desservent la station « Grand’Rue / Langstross », sans que personne ne contrôle les passagers, on voit bien que cela rend les contrôles des piétons et cyclistes presque ridicules. Quelqu’un qui souhaite commettre un acte violent au centre-ville peut trop facilement contourner ces contrôles et arriver au cœur de la ville sans avoir été dérangé en transportant ce qu’il veut. Mais ce débat sera mené ultérieurement.

Pour l’heure, il convient de faire le deuil, d’être solidaire avec les familles des tués, soutenir les personnes blessées et leurs familles et amis en état de choc. Toutes les autres questions seront vues par la suite, comme la question de décider si oui ou non, le Marché de Noël doit continuer.

Strasbourg a vécu de nombreuses catastrophes dans ses 2000 ans d’histoire et sa force de résilience lui permettra de relever la tête. Mais aujourd’hui, choquée, la capitale européenne pleure les victimes.

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