Sursum Corda ! Des nouvelles point mauvaises !

Baisse très nette des nouvelles infections en France, et l’Europe va assurer

Confinement et assistance... Foto: Wellcomimages/Wikimédia Commons/CC-BY-SA/4.0Int

(Marc Chaudeur) – Malgré une certaine morosité chez beaucoup de confinés, les nouvelles sont assez bonnes. L’Institut Pasteur annonce une baisse considérable du nombre des nouveaux infectés, et l‘Europe ne fonctionne pas si mal que cela, malgré l’obstruction de ceux qui, contradictoirement, la critiquent sans examen et voudraient refuser de la voir jouer un rôle plus important en matière de santé…

Hier mardi, l’Institut Pasteur a annoncé que d’ici le 11 mai, on devrait se trouver au niveau de 1300 infections quotidiennes, alors qu’elles s’élevaient à plusieurs centaines de milliers avant le 15 mars. Et toujours selon l’Institut Pasteur, si à la mi-mars, chaque personne infectée en contaminait 3,3 autres, aujourd’hui elle n’en contamine plus que 0,5%. C’est-à-dire une diminution de 84% des nouvelles infections. Par ailleurs, l’Institut estime que 6 ou 7 % de la population ont été touchés.Une estimation particulièrement floue, d’ailleurs, puisque il n’y a de certitude que pour 115 000 Français à peine, grâce aux tests PCR qui restent une denrée rare dans ce pays !

Mais l’Institut Pasteur remarque aussi que les admissions en services de soins intensifs restent stables cette dernière semaine, alors qu’elles baissaient très fortement après le 15 mars. Prudence donc.

Sommes-nous prêts pour le 11 mai, alors ? Bien évidemment non, et ceci pour plusieurs raisons. En tout cas, Angelika Merkel a bien raison de mettre les Européens en garde contre « l’orgie de discours sur le déconfinement »(Offnungsdiskussionsorgie), prévu encore plus tôt en Allemagne, le 4 mai.

Par ailleurs, et quoi qu’en disent les maximalistes et les infantilisés, l’Europe assure bien. Peut-être pas par rapport au monde rêvé d’une future population de gentils angelots post-apocalyptiques, mais par rapport à ce qui existe, à ce qui peut exister et encore davantage, à ce qui a existé. Bien mieux que les Etats-Unis d’Amérique, notamment.Les Etats-Unis existent depuis plus de 200 ans ; l’Union Européenne, elle, depuis un demi-siècle. Elle unit des Etats qui hier, étaient ennemis, antagonistes à des degrés divers ou tout simplement très différents. L’Europe, principalement la BCE, a levé une somme astronomique de fonds (qui certes, arriveront à peine à la cheville des coûts de la crise Corona, comme l’expose Alain Howiller dans son article d’hier, mais comment faire?) ; l’organisation de leur rétribution semble loin d’être catastrophique (voir notre précédent article à ce sujet), et les frontières des marchandises sont ouvertes entre les Etats membres.

Au début, période de flottement ; mais l’Union s’est reprise dès la première semaine. La situation est bien meilleure qu’aux Etats-Unis : les Etats membres ont procédé à des achats communs d’objets nécessaires à la lutte contre la pandémie (intubateurs, masques, notamment). Pour ce qui est de l’assistance financière, la discrimination entre bons et mauvais élèves a été levée, et tous les Etats membres en disposeront largement. Et les assurances chômage des Etats membres bénéficieront d’un système commun, réorganisé sur des bases relativement nouvelles.

Le problème demeure pour nous surtout que ceux mêmes qui reprochent à l’Union européenne de ne pas en faire assez sont ceux qui refusent de lui donner les moyens d’aller plus loin et de réaliser ce qu’elle est parfaitement capable de réaliser. Il faut beaucoup plus d’Europe et beaucoup mieux : adage rebattu depuis plusieurs années maintenant, surtout depuis que les Etats du Groupe de Visegrad ont faussé la donne tout en profitant du pactole que l’Europe leur amenait. A quoi se sont ajoutées d’autres déceptions de la part de ceux qui attendent tout de l’Europe tout en campant sur leurs prérogatives d’Etats nations type 19ème siècle. Ce qu’on voit resurgir actuellement, peu ou prou, dans tous les pays d’Europe.

Eh bien, reste à nous préparer pour le mois de mai ! Ou pour juin. Ou pour juillet.

 

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