Un « Eurodistrict de la Santé » pilote ?

Frank Scherer, Président de l'Eurodistrict Strasbourg-Ortenau et Frédéric Bierry, Président de la Collectivité Européenne d'Alsace (CEA) affichent de belles ambitions pour une région solidaire.

Frank Scherer, Frédéric Bierry, Pascale Simon-Studer et Rémi Bertrand. Foto: Landratsamt Ortenaukreis

(KL) – Lors d’une rencontre entre le Landrat de l’Ortenau Frank Scherer, Pascale Simon-Studer du Landratsamt, Frédéric Bierry, Président de la CEA et Rémi Bertrand, Vice-président de la CEA en charge de l’Europe, des terres transfrontalières rhénanes et du bilinguisme, les participants de cette rencontre ont évoqué la possibilité de renforcer la coopération transfrontalière en matière de la Santé. Une telle intensification de la coopération rhénane serait effectivement souhaitable, puisqu’elle pourrait permettre aux habitants alsaciens et badois de profiter des structures médicales dans les deux pays.

Malgré les obstacles administratifs qui s’opposent depuis de longues années à une mutualisation des ressources médicales et hospitalières, les premières pistes ont été identifiées lors de cette rencontre à Offenburg. Ainsi, Frédéric Bierry propose de faciliter les remboursements lors de soins dans le pays voisin et Frank Scherer souligne l’importance d’avancer de manière pragmatique. Le tout, comme l’explique Rémi Bertrand, pour « délivrer les meilleurs soins possibles, sans obstacles frontaliers pour la population des deux côtés du Rhin » avec la perspective d’un « espace sanitaire commun ».

Pourtant, ça fait des années qu’une telle intensification de la coopération transfrontalière dans le domaine de la Santé échoue sur les différences des systèmes médicaux, d’assurances et de compétences. Une étude effectuée, il y a quelques années, par le Centre Européen de la Consommation à Kehl pour le compte de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, avait déjà démontré les bénéfices d’une utilisation mutualisée des ressources médicales et hospitalières. A l’époque, des problèmes administratifs inextricables avaient empêchée la mise en œuvre des recommandations de cette étude qui elle, finissait dans l’oubli des tiroirs.

Pour la CEA, l’approche transfrontalière avec l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau peut constituer une occasion de démontrer ses nouvelles compétences en la matière. Puisque la CEA a été désignée comme « cheffe de file » de la coopération transfrontalière, c’est le moment de démontrer que cette nouvelle collectivité pourra apporter une dimension de terrain et de proximité. Là où les collectivités locales ne disposent pas des compétences nécessaires pour mener des expériences comme la mutualisation de certaines ressources médicales, là où la Région est trop éloignée des réalités sur le terrain et des acteurs-clés d’un tel dossier, une coopération entre les Eurodistricts et la CEA pourrait conduire à des solutions pragmatiques, rapides à mettre en œuvre et apportant une vraie plus-value aux habitants et habitantes de la Région du Rhin Supérieur.

La pandémie actuelle crée un nouveau besoin dans le domaine de la Santé – plus personne ne peut considérer la Santé comme un domaine que l’on peut gérer localement. Déjà pendant le premier confinement en 2020, plusieurs hôpitaux allemands avaient accueilli des patients alsaciens lorsque les capacités hospitalières en Alsace étaient saturées. A l’avenir, il ne faudra pas que cette aide solidaire puisse reposer uniquement sur l’initiative d’individus, mais il faudra systématiser cette coopération, autant en ce qui concerne les urgences dans le cadre de la pandémie que le système médical « normal ».

Les premières propositions sont sur la table – à tous les acteurs du transfrontalier de se mettre au travail pour les mettre en œuvre rapidement !

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste