Une question de volonté

En 2023, plus de la moitié de l'électricité consommée en Allemagne, a été produite par des énergies renouvelables. Maintenant, il faudra rapidement s'occuper de l'autre moitié...

Les parcs d'éoliennes offshore font partie des 52% d'énergies renouvelables dans le mix énergétique allemand. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY 2.0

(KL) – Pour la première fois, en 2023, les Allemands ont consommé plus de la moitié de leur électricité sur la base d’énergies renouvelables. Considérant qu’il s’agit là du bilan de toute une année, on peut estimer que l’approvisionnement en électricité produite par des énergies renouvelables est possible. Car l’Allemagne, pays hautement industrialisé, a consommé en 2023 pas moins de 517,3 milliards de kWh, dont 52% proviennent des énergies renouvelables. Maintenant, il s’agira de s’attaquer aux 48% restants, surtout à l’électricité produite sur base de charbon, toujours la source d’énergie la plus polluante. Toutefois, les 52% d’énergies renouvelables donnent de l’espoir.

Quelques jours après une COP28 qui s’est terminée sur les slogans habituels, applaudis seulement par ceux qui les ont formulés, les chiffres allemands constituent un signal d’espoir. Si un pays comme l’Allemagne arrive à produire déjà la moitié de sa consommation électrique par des énergies renouvelables et ce, après avoir mis à l’arrêt l’intégralité de son parc nucléaire, c’est que la transition énergétique est possible, et o;n voit qu’il s’agit d’une question de volonté et d’intérêts financiers.

A la COP28 à Dubaï, on a noté une très forte présence des lobbys du nucléaire qui lui, au niveau mondial, a le vent en poupe. Les énergies renouvelables ne disposent pas des mêmes moyens de lobbying et par conséquent, on ne les entend pas beaucoup. Mais clairement, le nucléaire ne constitue pas la seule voie que l’on peut emprunter, les chiffres allemands le prouvent.

Mais tout n’est pas rose non plus dans la production énergétique en Allemagne et tout le monde le sait. Pendant que l’on produit 52% d’énergies «  propres  », l’Allemagne continue (encore) à exploiter ses centrales à charbon, la source d’énergie la plus polluante. Mais, autre bonne nouvelle, la sortie du charbon est décidée et plus qu’une question du temps. Ceci représente une mauvaise nouvelle pour les disciples de l’industrie du nucléaire qui a toujours avancé qu’il vaudrait mieux prendre le risque de produire de l’énergie nucléaire au lieu de polluer avec du charbon.

Mais ce que les lobbys du nucléaire ne disent pas, c’est que nous ne disposons toujours pas de technologie fiable permettant de stocker des quantités énormes de déchets nucléaires pour de milliers d’années et que personne ne peut ne serait-ce qu’estimer le coût de ce stockage de déchets extrêmement dangereux pour l’environnement. Il est évident qu’en ajoutant ces coûts, le nucléaire n’est pas la source d’énergie la moins onéreuse, mais la plus chère que l’homme n’a jamais mis en œuvre.

La transition énergétique allemande, lancée en 2015 par la chancelière Angela Merkel après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, fonctionne. A ces 52% d’énergies «  propres  », il faudra ajouter ces prochaines années, l’utilisation de l’hydrogène qui risque encore une fois de changer la donne et de rendre le nucléaire de plus en plus obsolète.

Au lieu de se limiter à des déclarations des COPs qui, de toute manière, ne sont pas suivies par les plus grands pollueurs, on pourrait investir davantage dans les énergies renouvelables, donc le solaire, l’hydrogène, les éoliennes et d’autres technologies comme les centrales néerlandaises entraînées par les marées de la Mer du Nord. Les énergies fossiles et le nucléaire sont des énergies d’hier et ceux qui veulent sauver le climat devraient regarder attentivement les efforts allemands de s’attaquer aux 48% d’énergies polluantes restantes. La moitié du chemin est faite en Allemagne et la preuve de la faisabilité de la transition énergétique est ainsi déjà apportée. A suivre.

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