Yves Bur contre Robert Herrmann – la lutte pour la présidence de la CUS

L'élection du nouvau président de la CUS s'annonce serrée. Robert Herrmann ne peut pas être sûr de son élection. Foto: Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons

(KL) – Vendredi prochain, lors de la première séance du Conseil de la Communauté Urbaine de Strasbourg (CUS), l’élection du successeur du président Jacques Bigot (PS) s’annonce incertaine. Si la candidature de l’ancien premier adjoint au maire Robert Herrmann (PS) faisait partie du «package» ficelé par le maire Roland Ries avant les municipales (Bigot vers le Sénat, Robert Herrmann à la présidence de la CUS, Alain Fontanel sur le poste du premier adjoint), les maires de 27 communes extra-muros semblent se réveiller. Est-ce que la courte majorité de la gauche au Conseil de la CUS suffira pour élire Robert Herrmann ?

En face de Herrmann, l’ancien député et maire de Lingolsheim, Yves Bur. Sa candidature a donné une impulsion nouvelle aux conservateurs dans le Conseil de la CUS, qui se sont souvenus qu’une convention tacite veut que le président du Conseil de la CUS ne soit pas un élu strasbourgeois. Toutefois, l’argument est faible, puisque l’avant-dernier président de la CUS, Robert Grossmann, était strasbourgeois. Mais on a l’impression que les maires des communes de la CUS soient en train de développer une sorte de nouvelle conscience, une envie de peser davantage à côté de la grande ville qui est Strasbourg.

Robert Herrmann, lui, doit passer cette semaine en transpirant. Sa candidature contre Roland Ries pour être candidat PS aux municipales, ainsi que son retrait surprise contre la promesse de la présidence de la CUS, n’avaient pas seulement irrité bon nombre de Strasbourgeois, mais aussi embêté des militants du PS qui, dans un premier temps, avaient soutenu sa candidature. Est-ce que l’un ou l’autre élu du PS aura envie de «sanctionner» ce comportement de Robert Herrmann ? Est-ce que la droite restra unie derrière Yves Bur qui ne compte pas non plus que des amis ?

La présidence de la CUS n’est ni un lot de consolation, ni une plate-forme pour régler des différends partisans. Il se pourrait que le prochain président de la CUS hérité aussi de la présidence de la nouvelle «Eurométropole», si jamais une telle structure voit réellement le jour. L’importance du poste pourrait donc grandir et les élus du Conseil de la CUS devront décider si Bur ou Herrmann pourraient mieux agir à ce poste.

Force est de constater que la dernière configuration n’était pas mauvaise dans le fond. Lorsque le maire de Strasbourg et le président de la CUS sont issus de la même formation politique, cela facilite la coopération entre ces deux collectivités déterminantes pour la vie locale. Par contre, cette configuration nécessite une bonne entente entre les acteurs et on peut avoir des doutes si la relation entre Herrmann et Ries soit vraiment une relation de confiance.

Après tout, en 2008, Ries avait persuadé Herrmann de retirer sa candidature à la mairie, contre la promesse de se limiter à un seul mandat. En 2013, Herrmann s’était déclaré candidat à la mairie, lorsque Ries finissait par avoir envie de faire un deuxième mandat. Aprés une timide joute de quelques jours, Herrmann avait accepté le «package» mentionné plus haut et Ries a du employer tout son poids pour rassembler les différentes tendances au sein du PS. Bref, les deux hommes auraient d’excellentes raisons pour ne pas s’entendre et pour ne pas se faire confiance. Une bonne base pour les années à venir ?

Un jour, il faudra limiter le nombre de réélections autorisés – les assemblées locales, régionales et nationales sont remplis de vieux monsieurs (et ce, dans tous les pays de l’UE) qui, s’ils travaillaient dans le privé, auraient déjà du partir à la retraite. En bloquant pendant des décennies les postes clés, il n’empêchent pas seulement l’arrivée de nouvaux talents dans la politique, mais il plongent souvent la vie politique dans une sorte d’inertie. Normal, quand on arrive à un age où la sieste à midi devient une priorité dans la journée.

Espérons que les élus communautaires feront le bon choix vendredi prochain. Si jamais le bon choix existe.

1 Kommentar zu Yves Bur contre Robert Herrmann – la lutte pour la présidence de la CUS

  1. Kommentar inutile’ il n’apparaît pour manque de ringardise ambiante. Leider.

Hinterlasse einen Kommentar zu Spohr Antworten abbrechen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste