(33) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Comment sera la vie sans le Mur ? / Wie wird das Leben ohne die Mauer? Foto: Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord – KL / MC) – La démolition : la fin approche – le Mur ne servira même plus comme monument historique.

Fin du printemps 1990, les équipes de démolition en finissaient avec le Mur. Avec des gros engins, car chaque élément du Mur, haut de plus de 3,5 mètres, pèse environ deux tonnes et demi. Mais il y a de l’expertise, car il s’agit des mêmes éléments en béton que les coopératives agricoles utilisaient partout en RDA dans les entrepôts pour stocker les déchets agricoles.

Donc, maintenant, au lieu de construire des entrepôts, on fait le contraire : on démolit. Avec une « brigade de travail », peut-être pour la dernière fois. Sur la photo, ils posent presque comme pour un monument de travailleurs socialistes. L’un travaille avec un lourd engin, trois l’épaulent avec de bons conseils, et sur la plate-forme du camion, deux ouvriers se préparent à accueillir l’élément suivant. Allez y, les hommes, serait-on tenté de leur lancer encore aujourd’hui, au boulot, dépasser le plan lors d’une telle mission pour l’humanité, c’est un devoir ! Une dernière fois, une performance socialiste est de mise – pour démolir le socialisme.

La petite équipe de démolition a hissé sur la grue le drapeau de l’Etat qu’ils sont en train de démolir. Une dernière déclaration de solidarité pour un système en perdition ? Pourtant, cette « brigade » travaille sur un projet foncièrement socialiste – la destruction des frontières ! Car il y avait une contradiction lorsque le communisme, dont l’objectif était de casser toutes les frontières entre les peuples et les classes, avait assuré la frontière la plus imperméable possible. Et là, les travailleurs hissent leur drapeau comme l’annonce de la fin de ce qu’ils sont en train de démolir : la frontière.

Et il s’en va, ce petit chez soi de niche, ce petit monde « gemütlich », rassurant et connu, pour embellir avec ces mots un monde emmuré. Eh oui, ces hommes sont parfaitement en droit d’avoir des regrets. On aurait pu organiser un test pour voir si deux Etats allemands auraient pu coexister paisiblement et modestement, chacun à l’intérieur de ses frontières. Mais, à vrai dire, vos compatriotes ne voulaient pas ça. Le 18 mars, lors des dernières élections pour la Volkskammer de la RDA, ils avaient voté majoritairement pour la fin de leur Etat – et ainsi, pour le début d’une longue série d’autres tests sous le titre : « Y a-t-il une vie sans frontières ? »

Par la suite, ces expériences ont été élargies. On abolissait les frontières du commerce, des flux d’argent et de la circulation de la main d’œuvre ; et on a compris rapidement que la question initialement posée n’était pas l’objet de ces expériences. Car penser que désormais, il n’y avait plus de frontières, n’est-ce pas aussi une grande illusion ? C’est comme l’idée qu’en démolissant ce Mur, on l’aurait fait disparaître. Peu d’années plus tard, que dis-je, quelques mois plus tard, on a dû constater que ce n’était pas le cas. L’expérience ainsi menée conduit donc à une toute autre question : comment se présentent ces frontières lorsque le Mur physique n’existe plus ?

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Abriss: das Ende ist nah – noch einmal als Denkmal.

Im vorrückten Frühjahr 1990 rücken die Abbautrupps der Mauer zu Leibe. Mit leistungsstarkem Gefährt, denn immerhin wiegt so ein über dreieinhalb Meter hohes Mauerelement gut zweieinhalb Tonnen. Aber man weiß ja, wie es geht, denn es handelt sich um die gleichen Betonfertigteile, die in den Landwirtschaftlichen Produktionsgenossenschaften Land auf Land ab als Lagerwände für Stallmist verbaut wurden.

Nun also der umgekehrte Weg: Abbau. Wieder kommt eine Brigade zum Einsatz. Zum vielleicht letzten Mal gemeinsam. Fast zu einem sozialistischen Arbeiterdenkmal haben sie sich auf dem Foto gruppiert: Einer arbeitet am schweren Gerät, drei stehen ihm mit Rat zur Seite, und auf der Ladefläche des Lastkraftwagens bereiten sich zwei darauf vor, das nächste Mauerelement in Empfang zu nehmen. Haut rein, Männer, möchte man ihnen noch heute zurufen, packt unerschrocken zu, Planübererfüllung bei dieser großen Menschheitsaufgabe ist Pflicht! Ein letztes Mal ist sozialistische Leistungsbereitschaft gefragt: zum Abbau des Sozialismus nämlich.

Der kleine Bautrupp hat an dem Kranwagen die Fahne jenes Staates gehisst, den sie dabei sind, abzuwickeln. Ein letztes Bekenntnis zum untergehenden System? Dabei arbeitet die Mauerbrigade endlich einmal an einem wirklich sozialistischen Projekt: nämlich Grenzen abräumen! Es war doch ein Unding, dass ausgerechnet der Kommunismus, der alle Grenzen zwischen Völkern und Klassen niederreißen sollte, für die bis dahin undurchlässigsten Grenzziehungen gesorgt hatte. Und dann hissen ausgerechnet diese Arbeiter mit ihrer Fahne so etwas wie Verlustanzeige für genau das, was sie da gerade abräumen: die Grenze nämlich.

Da geht sie hin, die Nischengesellschaft, die kleine, überschaubare, behagliche, gemütliche und was weiß ich welches deutsche Wort man noch gebrauchen könnte – Heimat vielleicht? –, um eine ummauerte Welt schönzureden. Und ja, das dürfen die Männer ruhig einmal bedauern. Man hätte ja einen Test machen können: Ob zwei deutsche Staaten ohne Mauer dazwischen nebeneinander friedlich und bescheiden ein jeder in seinen Grenzen bestehen können? Aber ehrlich, eure Landsleute wollten das nicht. Am 18. März, bei der letzten Wahl zur Noch-DDR-Volkskammer, hatten sie mehrheitlich für das Ende ihres Staates gestimmt – und  damit auch für den scheinbaren Beginn einer gegenteiligen Testreihe: Gibt es ein Leben ohne Grenzen?

In der Folge wurde das Experiment beständig ausgeweitet. Grenzen für Handel, die Geldströme und schließlich die Arbeitskräfte fielen, und schon schnell wurde klar: das die Frage, die sich zu stellen scheint, gar nicht der tatsächliche Gegenstand des Experiments ist. Denn zu glauben, es gäbe nun keine Grenzen mehr, ist das nicht eine ebenso große Illusion? Das wäre so, als hätte man durch den Abriss der Mauer auch sogleich die Mauer aus der Welt geschafft. Schon wenige Jahre später, ach: wenige Monate nur nach dem Abriss dieser Mauer war klar, dass das nicht stimmt. Dem Experiment, das damit begann, liegt deshalb eine andere Frage zugrunde: Wie gestalten sich Grenzen, wenn es die sichtbare Mauer nicht mehr gibt?

Avec l'élan du socialisme, on démolit le socialisme... / Mit der Kraft des Sozialismus reissen wir den Sozialismus ab... Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Avec l’élan du socialisme, on démolit le socialisme… / Mit der Kraft des Sozialismus reissen wir den Sozialismus ab… Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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