(36) Les 30 ans de la chute du Mur – 30 Jahre Mauerfall

Les photos d’événements historiques montrent toujours de courts instants isolés de l'Histoire. Mais est-ce que ce ne sont pas ces instants qui forment ce qui deviendra plus tard l'Histoire ?

Ah, merci Helmut - ah, dankeschön Helmut! Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

(De / von Michael Magercord) – La démolition : la fin approche – Merci ? Pas pour ceci, mais pour cela…

C’était une journée solennelle, en période d’Avent, le ciel s’ouvrait et il pleuvait des cordes. Malgré cela, un certain Helmut marchait d’un pas déterminé à travers la Porte de Brandebourg et fit ainsi un autre pas vers le grand objectif. Une vague de gratitude roulait vers lui, grande comme un drap et avec une phrase calligraphiée – et puisque mon deuxième prénom est Helmut, j’accueille ce remerciement à sa place en ajoutant modestement, comme on dit aujourd’hui : mais il n’y a pas de quoi.

Merci ? Que les lecteurs et lectrices qui nous ont suivi jusqu’ici nous pardonnent, mais être pour une fois comme Helmut, donc d’un courage éclairé [note du traducteur : « Helmut » veut dire littéralement « courage éclairé »], qui n’en rêve pas ? Saisir au bon moment le manteau de l’Histoire et devenir un décideur… Etre celui qui fait de la volonté des gens la sienne et réaliser leur souhait de longue date. Comme celui qu’un homme porte, représentatif pour nous tous, sur son petit panneau : « Allemagne, patrie unie » – d’ailleurs la quatrième ligne de l’hymne national de la RDA.

Bien entendu, l’objectif n’était pas encore atteint le 22 décembre 1989. Mais ce jour-là, la suite était déjà décidée. Le chemin qui allait y mener était encore marqué de négociations et d’autres décisions, mais il n’y avait plus de résistances contre l’unification des deux Etats allemands. Ni les sceptiques de l’Europe occidentale, ni le gouvernement russe ne s’y opposaient plus.

Au pays, il semblait inconcevable que cet objectif ne fût pas l’objectif de tous. La machine politique et institutionnelle était déjà lancée : union monétaire, la fondation des Länder de l’Est, leur demande d’adhésion à la Loi Fondamentale ouest-allemande et la mise en œuvre formelle le 3 octobre 1990. Après, on allait gérer ce qui restait encore de la RDA par la « Treuhand », cette administration de liquidation de la RDA. On entendait de nouvelles expressions qui décrivaient le processus : « chômage technique zéro ». Ou « ancienne dette » qui pèse encore aujourd’hui sur les communes à l’est, même si cette dette avait été contractée sous des conditions toutes autres que celles qui dirigent aujourd’hui le remboursement. Mais bon, pour y faire face, il y a les recettes fiscales du « Soli », cet impôt de la solidarité…

Mais stop ! Pas besoin d’ entrer dans les détails pour nous rendre compte que le résultat de l’action ne se présente pas toujours comme les acteurs l’avaient prévu. 30 ans plus tard, beaucoup de gens dont le souhait avait alors été réalisé se considèrent comme des perdants. Voilà la tragédie de l’Homme : ses plus grands souhaits se retournent parfois en leur contraire dès que ces souhaits deviennent politiques. Du moins, il y a des séquelles auxquelles personne n’avait alors pensé.

Dans la folie des possibles durant les 30 dernières années, nous avons souvent oublié que l’Homme était un être tragique. Mais est-ce que le désespoir qui nous a pris souvent pendant ces 30 années pourrait être utile ? Est-ce que ce désespoir se transformera en illumination modeste qui guidera notre chemin vers les travaux qui nous attendent ? Merci, Helmut ! Si si, pour ça, oui.

Bilder von historischen Ereignissen zeigen immer kurze, einzelne Momente der Geschichte. Aber sind es nicht diese Momente, aus denen sich die Geschichte erst zusammenfügen lässt?

Abriss: das Ende ist nah – Danke? Nicht dafür, aber dafür…

Es war ein feierlicher Tag im Advent, der Himmel schleuste seine Tore auf und es pladderte. Trotzdem schritt ein gewisser Helmut unbeirrt durch das Brandenburger Tor und damit war ein weiterer Schritt auf das große Ziel getan. Eine Welle der Dankbarkeit schlägt ihm entgegen, bettuchgroß und in Sonntagsschreibschrift – und da mein zweiter Patenname Helmut ist, nehme den Dank stellvertretend entgegen und füge so bescheiden, wie man es heute tut, hinzu: dafür nicht.

Danke aber dafür, dass die Leser, die jetzt noch dabei sind, mir diese kleine Anmaßung sogleich verziehen haben. Aber einmal wie ein Helmut sein, hellen Mutes also, wer will das nicht? Im rechten Moment den Zipfel vom wehenden Mantel der Geschichte ergreifen und zum Entscheider werden. Ein Beweger sein, um den Willen der Menschen zu dem seinen zu machen und ihren langgehegten Wunsch in die Tat umzusetzen. Etwa den, den an diesem Adventstag für uns alle stellvertretend der Mann mit dem kleinen Schild „Deutschland, einig Vaterland“ – die vierte Zeile aus der Hymne der DDR übrigens – vor sich herträgt.

Natürlich war das Ziel dem 22. Dezember 1989 noch nicht erreicht. Und doch war an diesem Tage alles Weitere bereits entscheiden. Der Weg mag noch von Verhandlungen und neuerlichen Entscheidungen gepflastert sein, aber wirkliche Widerstände gegen die Vereinigung beider deutschen Staaten gab es nicht mehr. Weder die westeuropäischen Skeptiker noch die Führung der Sowjetunion stand dem Ziel noch entgegen.

Im Lande selber schien es gar nicht denkbar zu sein, dass dieses Ziel nicht das Ziel aller sein könnte. Die politische und institutionelle Maschinerie war in Gang gesetzt: Währungsunion, die Neugründung der östlichen Bundesländer, ihr Beitrittsgesuch zum Geltungsbereich des Grundgesetzes und der formelle Vollzug am 3. Oktober 1990. Danach wurde das, was von der DDR noch übrig war, treuhänderisch abgewickelt. Ganz neue Begriffe bestimmten den Prozess: „Kurzarbeit Null“. Oder „Altschulden“, an denen die östlichen Kommunen immer noch zu knabbern haben, obwohl diese Schulden unter völlig anderen Verhältnissen zustande kamen, als jene, nach denen sie nun bedient werden müssen. Na ja, dafür gibt es ja die Überweisungen aus den Steuereinnahmen des Solis…

Aber halt! Soweit müssen wir doch gar nicht ins Detail gehen, um schon erkannt zu haben, dass das Ergebnis der Taten nicht immer genauso ausfällt, wie es von den Tätern einstmals beabsichtigt war. Dreißig Jahre später sehen sich viele von jenen, deren Wunsch damals erfüllt wurde, wie Verlierer. Und darin liegt vielleicht die Tragik des Menschen: Seine sehnlichsten Wünsche verkehren sich so manches Mal ins Gegenteil, sobald sie zur Politik werden. Mindestens aber stellen sich Nachwirkungen ein, die keiner vorher auf der Leiste hatte.

Dass der Mensch eben ein tragisches Wesen ist, haben wir im Eifer des Machbarkeitswahns der letzten dreißig Jahre nur allzu oft vergessen. Doch wie hilfreich wird uns die Verzweiflung sein, die uns in diesen Jahren so manches Mal überkam. Denn mündet sie nun nicht in tiefe Erkenntnis der Demut, die uns auf unserem weiteren Lebensweg und die Bewältigung zukünftiger Aufgaben leiten wird? Danke Helmut! Doch doch: dafür schon.

Merci Helmut - mais pour quoi au juste ? / Danke, Helmut - wofür eigentlich? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

Merci Helmut – mais pour quoi au juste ? / Danke, Helmut – wofür eigentlich? Foto: (c) Michael Magercord / ROPI

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