Açores, Covid-19 et… Europe !

La pandémie de Covid-19, produit un effet inattendu aux Açores.

L'Archipel des Açores, un tout petit bout d'Europe, à cheval sur les plaques eurasienne et nord-américaine. Foto: NASA's Shuttle Radar Topography Mission (SRTM) / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – Situé à près de 1.500 km de Lisbonne et 2.500 km de Terre Neuve, considéré par le Guide du Routard comme un « confetti d’Europe » (sic), l’archipel des Açores, « paradis pour les randonneurs et les amoureux de la nature » (resic), n’est pas qu’une destination de voyage originale. Avec une superficie totale proche de celle de l’Île de la Réunion et une population voisine de celle de la Corrèze, cet ensemble de 9 îles dit son attachement à l’Europe. Notamment par la voix de Vasco Cordeiro (PS), président du gouvernement de l’archipel, affirmant que la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 est une opportunité pour relancer l’Europe.

Il l’a clairement exprimé lors d’un forum en ligne intitulé « Régions et villes : vitales pour la reprise économique de l’Europe ». Ce à quoi, selon une dépêche de l’agence de presse portugaise Lusa du 9 mai 2020, l’eurodéputée continentale Elisa Feireira (PS), ajoutait que cette crise touchait les fondements de ce que signifie être européen. Si l’idée même de l’Europe est actuellement mise à mal sur le continent, sur cet archipel aux confins occidentaux de l’Union Européenne, il en va visiblement autrement.

Des festivals importants, tels que Maré de Agosto pour la musique et Fest Açores pour la gastronomie, ayant été reportés à 2021, la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Ponta Delgada  demande instamment aux autorités de lui fournir un calendrier permettant d’envisager sereinement la reprise du tourisme. Touché aussi par la pandémie de Covid-19, l’Archipel des Açores demeure toujours soumis à des règles sanitaires dont la mise en quarantaine préventive des arrivants sur le territoire. Isolement pris en charge pour les résidents, mais depuis le 5 mai 2020 aux frais des non-résidents. Ce qui évidemment ne permet pas d’envisager dans l’immédiat une relance du tourisme.

L’auto-confinement de l’archipel, suivant les directives de Lisbonne,  lui permet maintenant, avec un score de 0,39, de se trouver sur la courbe descendante en termes de risque de transmission du virus. Des analyses, remontant au 8 mai 2020 et effectuées sur 394 personnes, la Régie Régionale de la Santé concluait à l’absence de nouveaux cas positifs. Mais le 10 mai 2020,un cas était détecté à São Miguel, en la personne d’un homme de 35 ans ayant voyagé à l’étranger. Donc, la situation demeure tout de même fragile, et les autorités n’excluent pas la survenue d’une seconde vague. D’autant plus que la mortalité découlant de cette pathologie, toujours selon les dépêches de Lusa, est à cette heure plus forte aux Açores (16 pour 145) que pour l’ensemble du Portugal (1.163 pour 27.913).

Alors que suite à cette pandémie, l’archipel pourrait passer du confinement imposé à l’isolationnisme choisi, donc cultiver repli sur soi maladif et identitarisme forcené, le président de son gouvernement régional voit dans cette crise sanitaire, une chance pour relancer l’Europe. Étonnant, non ?

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