En route pour le SCE !

Le « Service Civique Européen », une idée faisant son chemin depuis 2018, va se concrétiser cet automne.

Benjamin Sibille, président du "Collectif pour un Service Civique Européen". Foto: Collectif pour un Service Civique Européen

(Jean-Marc Claus) – Dans un monde cultivant allègrement le paradoxe et faisant coexister bizarrement soif de liberté individuelle égocentrée et asservissement volontaire à l’uniformisation, assister au développement de projets portés par des individus n’entrant pas dans des cases a quelque chose d’éminemment rafraîchissant. Tel est le cas du Service Civique Européen imaginé par Benjamin Sibille, un millénial associé à son collègue et ami Boris Jaros, pour créer un collectif en vue de permettre à des jeunes de vivre un engagement citoyen de deux semestres se déroulant, l’un dans leur pays d’origine et l’autre dans un pays d’accueil de l’Union Européenne. Interview.

Benjamin Sibille, pouvez-vous nous dire ce qui, de votre parcours personnel, a le plus contribué à la naissance de l’idée d’un Service Civique Européen ?

Benjamin Sibille : Originaire de Moselle, je suis pour ainsi dire transfrontalier d’origine, passionné par les tumultes de l’Histoire et ceux qui ont voulu les conjurer. J’ai été très marqué par des voyages à travers tout le continent, qui m’ont appris que ce sont les rencontres qui changent vraiment les vies, et créent cette solidarité de fait entre les peuples et individus dont l’Europe a besoin pour finir d’advenir.

Alumni de Sciences Po Strasbourg où vous enseignez toujours, actuellement cadre à la Banque de France et officier de réserve du 16e Bataillon de Chasseurs à Pied, en quoi le Service Civique Européen participe-t-il de votre univers ?

BS : Ma vie a été guidée par la volonté de servir et me rendre utile, notamment comme militaire et avec le lancement de ce projet. Ayant accumulé les expériences, je mesure la chance que les volontaires auront de pouvoir avoir un impact, par l’accomplissement de quelque chose de différent, tout en préparant la suite de leurs parcours.

Pourrait-on, toutes proportions gardées, assimiler le Service Civique Européen à un Erasmus Citoyen ?

BS : Notre génération rêve de voyages, de rencontres, de nouveaux apprentissages et horizons, c’est ce qui explique le succès d’Erasmus. Notre projet consiste effectivement à allier ce désir légitime avec la quête de sens, individuel et collectif, et l’envie de se rendre utile qui se manifeste d’autant plus dans les crises actuelles.

Que peut-on attendre du développement de ce concept, s’il est possible à grande échelle, sur la perception de l’Europe par les  jeunes générations ?

BS : Nous sommes convaincus que l’Europe se construit d’abord par ses citoyens. Permettre à la jeunesse de se découvrir au contact des autres cultures et langues de l’Union, tout en s’engageant face à des défis clefs, comme les crises environnementale et sociale, c’est créer demain des citoyens européens volontaristes et solidaires.

De quoi avez-vous le plus besoin en ce moment, sachant qu’une première volée de volontaires va s’engager en septembre ?

BJ : Nous actons la création d’une première équipe salariée pour développer le projet, donc recherchons plus de financements pour le faire monter en puissance, mais sommes également ravis de continuer d’accueillir des bénévoles venant de partout, pour nous aider par leur compétences et énergie.

Merci beaucoup, Benjamin Sibille, pour vos réponses, et félicitations pour ce magnifique projet, dont nous allons évidemment suivre la réalisation.

Vous pouvez joindre l’équipe du projet par courriel : contactsce@service-civique-europeen.com

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