#FreeFariba : Docteur Honoris Causa à l’UNIGE

Chaque 16 du mois, Eurojournalist apporte son soutien à Fariba Adelkhah par un article lui étant consacré et/ou parlant de l'Iran.

Fariba Adelkhah n'a pas pu venir à Genève pour y accueillir sa haute distinction. Foto: Comité de soutien de Fariba Adelkhah

(Jean-Marc Claus) – Le 9 Octobre, à l’occasion du « Dies Academicus 2020 » (Journée Académique), l’Université de Genève a décerné à Fariba Adelkhah le titre de Docteur Honoris Causa, pour la récompenser de ses travaux d’anthropologue et la soutenir dans son combat pour la liberté scientifique.

Débutant à l’âge de 18 ans des études de sociologie à l’université de Strasbourg en 1977, elle les poursuivit à Paris à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) où elle a soutenu en 1990 une thèse intitulée « Une approche anthropologique de l’Iran post-révolutionnaire. Le cas des femmes islamiques ». La chercheuse avait alors identifié deux dynamiques : celle du dehors, imposition du code islamique post-révolutionnaire, c’est à dire la polarisation du sacré, et celle du dedans, centrée sur l’implication sociale des femmes islamistes.

Sur ce fond, elle publie son premier livre en 1991 : « La révolution sous le voile. Femmes islamiques d’Iran ». Cet ouvrage a suscité les réactions de certains milieux laïcistes et féministes. Or, Fariba Adelkhah, qui ne peut être taxée d’islamiste, connaît très bien de par son éducation les pratiques religieuses de son pays, contrairement à certains chercheurs iraniens en sciences sociales issus de milieux aisés sécularisés. Son travail de recherche procède d’une démarche anthropologique et n’a rien à voir avec la promotion d’une quelconque idéologie.

Possédant la double nationalité franco-iranienne, non reconnue par l’Iran, elle a fait de nombreux va-et-vient entre les deux pays. Ses publications lui ont valu autant d’inimitiés du côté des opposants à la Révolution Islamique, que du côté des autorités iraniennes. Refusant d’adopter un positionnement militant, elle a toujours fait preuve d’impartialité, menant sur le terrain des enquêtes d’anthropologie sociale d’un haut niveau.

Selon Jean-François Bayart, professeur à l’Institut des Hautes Études Internationales et du Développement (IHEID) qui a rédigé son portrait académique pour son comité de soutien, Fariba Adelkhah a produit les meilleurs écrits sur l’Iran contemporain. A ce titre, « Les paradoxes de l’Iran – Idées reçues sur la Révolution Islamique », publié en 2013 par La Cavalier Bleu, mérite la plus grande attention.

Elle a développé les paradoxes de l’Iran dans l’émission « La marche de l’Histoire » sur France Inter le 10 janvier 2020, émission qui démontrait la rigueur intellectuelle de la chercheuse – à découvrir en écoutant le podcast. Dans cette émission, on l’entend s’exprimer parmi d’autres intervenants.

Depuis le 9 Octobre, elle fait maintenant partie de la longue liste des Docteurs Honoris Causa de l’Université de Genève (UNIGE), dont le premier a été nommé en 1908 et au nombre desquels figurent la Nobel de Littérature biélorusse Svetlana Alexievitch et le théologien strasbourgeois Marc Lienhard pour les plus récemment admis, mais aussi Elie Wiesel et Desmond Tutu.

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