#FreeFariba : Nowrouz, la fête du renouveau

L’arrivée de l‘équinoxe de printemps, est célébrée par plus de 300 millions de personnes dans le monde. Fariba Adelkhah vivra cette année à Téhéran, son quatrième Nowrouz, loin de son conjoint Roland Marchal...

Nowrouz au Kurdistan Iranien, est célébré par le feu et les couleurs. Foto: Salar Arkan / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Comme ne manque jamais de le rappeler sur les réseaux sociaux l’urgentiste et actuel premier adjoint au maire de Strasbourg Syamak Agha Babaei, c’est bientôt Nowrouz, le nouvel an du calendrier persan. Pour Fariba Adelkhah, celui célébré dans quatre jours, sera son quatrième vécu loin de son compagnon Roland Marchal. Ainsi, même si par sa sortie de la prison d’Evin le 11 février dernier, sa situation s’est améliorée, son avenir demeure incertain.

Fêté par plus de 300 millions de personnes dans le monde et orthographié en caractères latins de plus de 20 manières différentes, le jour de l’équinoxe de printemps donne lieu à la célébration de la lumière mettant fin aux ténèbres de l’hiver. Premier jour du mois de de Favardin, Nowrouz est la porte d’entrée de la nouvelle année. Fête d’origine zoroastrienne, elle n’a pas plus été laminée par l’Islam arrivant en Perse au VIIe siècle que par la Révolution Islamique de 1979.

Inscrit depuis 2009 comme élément du patrimoine culturel immatériel protégé par la Convention de l’UNESCO de 2003, Nowrouz se fête depuis plus de 3.000 ans dans une aire géographique allant du Moyen-Orient jusqu’en Chine. Pour les Kurdes, c’est la fête la plus importante de l’année et actuellement, il ne vaut pas mieux être kurde en Iran qu’en Turquie, car les persécutions dont cette minorité nationale, mais majoritaire dans le Rojhelat à l’ouest du pays, est victime depuis des décennies, se sont aggravées fin 2022.

A Nowrouz, la table a une signification particulière, un peu comme le repas de Pessa’h ou les 13 desserts de du Noël provençal. Durant les 13 jours que dure la période festive allant jusqu’au Sizdah Bedar, 7 éléments symboliques doivent figurer sur la table de nowrouz : le blé germant dans un plat (sabzeh), symbole de renaissance ; la pâte de blé sucrée (samanu), symbole d’abondance ; le fruit sec de l’arbre du paradis appelé aussi en occident olivier de Bohême (senjed), symbole de l’amour ; le vinaigre de perse (serkeh), symbole de l’âge et de la patience ; la pomme (seeb), symbole de beauté et santé ; l’ail (seer), symbole de la médecine et le sumac (somaq), symbole du soleil. On nomme cette composition haft sîn, c’est-à-dire 7 S, car il n’aura échappé à personne que le nom de chacun des 7 éléments commence par la même lettre.

Aux haft sîn, s’ajoutent d’autres éléments optionnels mais non moins symboliques : la jacinthe et la tulipe renvoyant au printemps, les œufs peints symbolisant la fertilité, les pièces de monnaie pour la prospérité, les bougies porteuses de feu et de lumière, le miroir reflétant la vie comme le bol d’eau où nage un poisson rouge et enfin un livre sacré. Dans la tradition zoroastrienne, c’était l’Avesta, aujourd’hui les musulmans l’ont remplacé par le Coran, mais certaines familles optent pour le Shâh Nâmeh (Livre des Rois) d’Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī dit Ferdowsi (XIe siècle) et/ou le Divan, œuvre lyrique du poète Chams ad-Din Mohammad Hafez-e Chirazi dit Hafez (XIVe siècle).

En France, Nowrouz a été inscrit à l’Inventaire du Patrimoine Culturel Immatériel en 2019. A Strasbourg, ville d’adoption de Fariba Adelkhah, depuis 2010, l’association Strass’Iran célèbre au Parc de l’Orangerie le soir de la veille du dernier mercredi (Chaharshanbeh) de l’année du calendrier persan, la Fête du Feu nommée Chaharshanbe Suri. Événement qui pour 2023, tombait avant-hier et dont l’une des traditions consiste à sauter au travers d’un brasier.

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