#FreeFariba : Pénurie d’eau et coups de chaud en Iran

Les épisodes caniculaires et le manque d’eau, rendent la vie difficile aux Iraniens.

Des rivières aux lits d’une largeur impressionnante, mais avec peu d’eau qui s’y écoule… Foto: Miyaneh Mortezashokri1356 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Sévèrement impactée par le dérèglement du climat, la République Islamique d’Iran connaît actuellement une vague de chaleur sans précédent. Comptant parmi les plus vulnérables face aux bouleversements en cours, le pays enregistrait au début du mois 51°C à Ahvaz, ville qui compte parmi les villes les plus chaudes du monde. Selon les données disponibles, il y a dix ans, les températures moyennes en juillet-août tournaient autour de 45°C, avec des pics très ponctuels atteignant rarement les 50°C, tout comme dix ans auparavant. Fin juin 2017, un pic de 52,9°C y avait été enregistré, faisant d’Ahvaz la ville au monde où les conditions climatiques sont les plus extrêmes.

Plus au sud, mais toujours au bord du Golfe Persique, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, un millier de personnes ont été hospitalisées début août, suite aux températures extrêmes. Deux jours durant, les banques, les administrations publiques, les écoles et les universités, ainsi que certaines compagnies privées, sont restées fermées. La population, notamment les personnes âgées, est incitée à demeurer à l’abri de 10h00 à 16h00. Les fonctionnaires vont au bureau dès 6h00. Si les Iraniens sont habitués à vivre avec la chaleur, l’évolution du climat met à rude épreuve leurs facultés d’adaptation, car le Ministère de la Santé pointait au début du mois, un nombre alarmant de victimes de coups de chaud.

Aux fortes chaleurs s’associent dans le pays, des coupures d’eau et d’électricité. Avec des réseaux de distribution obsolètes, les besoins allant grandissant ne peuvent plus être satisfaits correctement, quand bien même les ressources ne manqueraient pas. Or, du fait d’une agriculture totalement inadaptée au climat, utilisant plus de 90% des réserves d’eau souterraines, les nappes phréatiques s’épuisent, quand elles ne sont pas déjà totalement épuisées comme dans certaines régions du pays. Les énergies fossiles constituent près de 90% de la consommation du pays, alors qu’il y aurait moyen de produire par le photovoltaïque et l’éolien.

Dans la province du Khouzistan, située au sud-ouest du pays, les manifestations de juillet 2021 avaient pour cause les pénuries d’eau et les pannes d’électricité. Appelé « Soulèvement des assoiffés », ce mouvement réprimé avec brutalité, a fait, selon Amnesty International, plus de 8 morts. Le pays possède trop de barrages, ce qui provoque l’assèchement des zones humides nécessaires aux équilibres biologiques et climatiques locaux. Victime d’un stress hydrique quasi permanent, l’Iran voit notamment ses plantations de pistachiers mises en péril. Or, cette production agricole, au palmarès des produits les plus exportés, se place en seconde position, juste après le pétrole.

Objet de tensions depuis des décennies avec l’Afghanistan, le partage des eaux de la rivière Helmand, a provoqué un échange de tirs à la frontière fin mai. Prenant sa source au pays des talibans, pour se jeter 1.150 km plus loin dans le Golfe Persique via la province iranienne du Sistan-et-Baloutchistan, cette rivière aux eaux turquoises est régie depuis 1973 par un traité donnant droit aux Iraniens d’utiliser de 22 à 26m3 par seconde. Or, les autorités iraniennes reprochent au gouvernement afghan, de limiter l’écoulement du barrage hydroélectrique de Kajaki. Les guerres de l’eau ne font que commencer…

Tous les 16 du mois, Eurojournalist(e) publie un article qui parle de Fariba Adelkhah et/ou de l’Iran et ce, jusqu’à la libération définitive de cette scientifique franco-iranienne qui n’est toujours pas libre de rentrer en France.

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