Immersion immédiate – Imersão imediata

Le gouvernement portugais souhaite, le plus rapidement possible, l’immersion linguistique pour les enfants réfugiés ukrainiens.

Tout commence à l’école. Foto: Kolforn / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Tiago Brandão Rodrigues, le Ministre de l’Éducation du Gouvernement Costa II, l’a annoncé la semaine dernière : les écoles portugaises sont prêtes à accueillir des enfants ukrainiens. Mieux encore, le nombre de classes et d’enseignants sera augmenté, en fonction des besoins. 5.700 demandes de protection temporaires avaient alors été accordées, essentiellement à des femmes et des enfants.

L’intégration se déroulera en plusieurs phases dont la première est, selon le ministre, l’apprentissage de la langue, auquel s’ajouteront les matières jugées appropriées pour les enfants par les enseignants. Selon Tiago Brandão Rodrigues, il est important que l’immersion dans la langue portugaise se produise le plus vite possible, car c’est une fois cette connaissance acquise, qu’il devient ensuite possible de suivre les programmes scolaires.

C’est aussi dans ce but que des équipes pluridisciplinaires seront créées, pour, au sein des écoles, développer des stratégies d’apprentissages propres à la situation de chaque enfant. Cette immersion rapide dans la langue portugaise, constitue la première phase de l’intégration des enfants ukrainiens, mais elle en est aussi le pivot.

Proche du parti socialiste, le ministre ne peut, en soutenant cette thèse, être taxé de nationaliste, car son parcours parle éloquemment pour lui. Ce quadragénaire, docteur en biochimie et engagé dans la recherche en oncologie avant d’intégrer, en 2015, le XXIe Gouvernement Constitutionnel et d’être maintenu dans le suivant, a vécu à Madrid ainsi qu’à Dallas, puis Cambridge où il travaillait au « Cancer Research UK ».

S’approprier la langue du pays d’accueil, que cela soit pour y résider temporairement ou définitivement, est un incontournable pour qui veut s’intégrer et progresser. Les habitants des deux pays de la Péninsule Ibérique ont, d’un côté comme de l’autre de leur frontière historique, conscience de la nécessité d’acquérir la connaissance de la langue de leurs voisins.

Au Portugal, le mirandais parlé par environ 15.000 locuteurs sur 10.300.000 habitants, a le statut de seconde langue officielle du pays. Son enseignement à l’école, est encouragé par le gouvernement. Même si la diversité linguistique du Portugal n’a rien de comparable à celle de l’Espagne, il n’en demeure pas moins que le plurilinguisme a du sens pour les autorités.

Ainsi, dans une Union Européenne dont le Conseil ambitionne que les citoyens connaissent au moins deux langues en plus de leur langue maternelle, les enfants ukrainiens arrivant dans le système scolaire portugais, seront-ils très probablement mieux pris en charge que dans certains pays aux gouvernements jacobins.

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