JLM le PGCD

Jean-Luc Mélenchon, le « Plus Grand Commun Diviseur » de la gauche, suivi par bon nombre de ses disciples, aurait-il pour seul projet de demeurer dans l’opposition, comme s’y plaisait en son temps un certain Jean-Marie le Pen ?

A vouloir être tout tout seul, le risque est grand de ne devenir plus rien pour personne. Foto: Chevron Cancillería Ecuador / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 2.0

(Jean-Marc Claus) – Il y a une dizaine de jours, la désormais fameuse publication de Sophia Chikirou en mode story sur son compte Facebook, mettait une fois de plus le feu aux poudres à gauche. Publication non désavouée par le Leader Maxi-Mots de La France (autoproclamée) Insoumise, dont le SMS de mai 2017 « Vous êtes la mort et le néant » à l’adresse des communistes, fait visiblement école. « Il y a du Doriot dans Roussel », c’est encore mieux, ça clash net, même si moult de nos concitoyens ont nécessairement interrogé quelque moteur de recherche pour savoir qui est ce Doriot, alors que Roussel, malgré son anti score soviétique des présidentielles de 2022, est tout de même pas mal connu.

On pourrait en rire, si celui qui, après avoir incarné non sans succès une certaine union de la gauche dite radicale en 2012, est passé d’avanti popolo à averti populiste en 2017, allant même jusqu’à s’autoproclamer « La République » en 2019. Une République qui, s’il était à la tête de l’exécutif, aurait probablement quelque chose de bananier, ou pour le moins de gazeux comme le mouvement dont il demeure le Grand Manie Tout. Contrairement aux grands crus, JLM ne s’est pas bonifié depuis 2012, et il y a même fort à craindre qu’une éventuelle quatrième candidature à la magistrature suprême, le rende suprêmement amer. A craindre, car en dépit du caractère s’avérant insupportable du personnage, il aura tout de même un temps été porteur d’espoir pour une large frange de l’électorat de gauche.

Le pouvoir use les hommes, dit-on couramment, mais que dire de la frustration de n’être pas (encore) au pouvoir ? Et si le pouvoir rend fou, qu’en est-il de la santé mentale de ceux qui inlassablement briguent le pouvoir, et auxquels il échappe de peu ? En assimilant Fabien Roussel à l’ex-communiste devenu collaborationniste Jacques Doriot, la très proche de Jean-Luc Mélenchon qu’est Sophia Chikirou, ne pouvait ignorer que son inepte nazification du leader du PCF, ne resterait pas sans conséquences, notamment pour le mariage de raison nommé NUPES. Ne pouvait pas ignorer et même, devait probablement, en bonne communicante, l’avoir calculé. D’où la question : Jean-Luc Mélenchon, suivi par bon nombre de ses disciples, aurait-il pour projet de demeurer dans l’opposition, comme s’y plaisait en son temps un certain Jean-Marie le Pen ?

S’il a su rassembler à gauche en 2012 (11,10% des suffrages exprimés), plus largement en 2017 (14,58%), ainsi qu’en 2022 (21,95%) malgré les candidatures concurrentes, il n’en demeure pas moins que son attitude vis-à-vis de autres forces politiques susceptibles de s’allier avec lui, le rend proprement imbuvable. Plutôt que de fédérer sur un socle de mesures basiques (emplois, salaires, retraites, santé, éducation, logement), intéressant tout un chacun et donc les électeurs, il s’évertue à jouer au Plus Grand Commun Diviseur en allumant ou laissant allumer des feux ici et là. Passé de la 4ème position au premier tour en 2012 à la 3ème en 2017 et 2022, il aurait pu briguer, au vu des résultats de la gauche lors de la dernière présidentielle, la 2nde, mais il eût fallu pour cela se montrer plus humble et plus fraternel.

Des qualités que l’on a beau chercher, chez ce personnage à bien d’autres égards talentueux, et qui si elles existent, doivent être d’une très grande discrétion. Sans le soutien actif du Parti Communiste Français (PCF) lors de la création du Front de Gauche en 2008, Jean-Luc Mélenchon serait resté le chef charismatique d’un parti créé la même année en faisant scission avec le Parti Socialiste (PS) suite au congrès de Reims, le Parti de Gauche (PG) qui maintenant tire les ficelles de La France Insoumise (LFI), ce mouvement nébulo-gazeux créé en 2016 en vue de l’élection présidentielle de 2017, et restant le bras armé de Jean-Luc Mélenchon.

En décembre 2012, le député du Nord Marc Dolez, cofondateur avec Jean-Luc Mélenchon du Parti de Gauche (PG), le quittait avant son congrès de mars 2013, au motif que l’outrance du verbe du leader avait rendu ses propositions inaudibles et que l’adversaire d’alors n’était pas le Parti Socialiste (PS). Marc Dolez avait pointé que Jean-Luc Mélenchon gagnerait plus à s’attaquer à le droite qu’au gouvernement socialiste, et pressenti très justement que l’effondrement de la social-démocratie, profiterait à l’extrême-droite. A une dizaine d’années d’intervalle, force est de constater qu’il avait raison sur bien des points.

Alors à quoi bon crier au danger de l’arrivée imminente au pouvoir de l’extrême-droite, quand par une attitude mégalomaniaque digne d’un dictateur sud-américain, on s’emploie à liquider tout potentiel allié, qui jouant la carte de la loyauté refuse le carcan la soumission ? La France Insoumise, un joli nom dissimulant un projet autocratique, risque fort de s’inscrire dans l’Histoire au registre des éternels perdants, car son Leader Maxi Mots qui ne manque pourtant pas de vocabulaire, confond loyauté et soumission.

1 Kommentar zu JLM le PGCD

  1. Qu’il s’applique la retraite à 60 ans qu’il prône pour les autres
    . Il est devenu l’idiot utile de la droite

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