La fabrique des abrutis – Cette gauche pro-Hamas

Quand déconfiture de la pensée et renoncement à l’intelligence se conjuguent pour conduire au néant...

Le Hamas s’intéresse bien plus à la Palestine qu’aux Palestiniens. Foto: Hinneck11 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Etre politiquement engagé à gauche, n’a jamais été une sinécure en France, pays jusqu’ici aspirant plutôt à être gouverné au centre, tantôt droite, tantôt gauche, et où les échéances électorales de 2027 pourraient donner raison à Bertold Brecht, en démontrant une fois de plus que le ventre de la bête est encore fécond. Avec, en 2018, l’effacement du Front de Gauche, né dix ans plus tôt puis devenu rampe de lancement pour Jean-Luc Mélenchon, la création de l’officine populiste « La France Insoumise » en 2016, le mariage de raison Nupes, célébré en 2022 et aujourd’hui moribond, les choses se compliquent d’autant plus pour les électeurs ainsi que pour les militants.

Mais au-delà de ceci et peut être aussi à cause de cela, l’émergence d’une gauche pro-Hamas, dépassant le cadre traditionnel de l’extrême-gauche trotskiste jusqu’ici très minoritaire, a quelque chose de particulièrement inquiétant, car elle signe une déconfiture de la pensée et un renoncement à l’intelligence. Ce n’est pas parce que la gauche porte des valeurs, dont entre autres le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qu’elle peut légitimer des actes de barbarie sous couvert du beau mot « résistance » mis à toutes les sauces, au grand dam de celles et ceux qui ont œuvré dans la Résistance.

Ces chantres de la liberté aux voix de faussaires, oublient très vite l’aphorisme hesselien « Créer c’est résister. Résister, c’est créer. », car tant dans les atrocités commises par le Hamas que la doctrine islamiste qui les sous-tend et les soutient, absolument rien ne peut être qualifiable de créateur dans le sens noble du terme, et ne fait preuve d’aucune créativité quant aux méthodes employées, car dignes des croisades et des pogroms médiévaux. Mieux encore, cette gauche pro-Hamas qui, par son attitude insensée, fait le lit de l’extrême-droite au même titre que l’ultra-libéralisme autoritaire macronien, se livre à un grand écart des plus tragiques.

Militer pour les droits des femmes en France, et soutenir un mouvement islamique en Palestine, fustiger Recep Tayyip Erdoğan pour son régime autocratique islamiste prétendu modéré et dire comme lui que le Hamas n’est pas un mouvement terroriste, n’est pas juste un exercice d’équilibrisme. Ce genre de prises de position, procède d’un double langage particulièrement tordu, pour ne pas dire pervers. Mais encore faut-il pour être pervers, en avoir les moyens. Ce qui est plus le cas du très spin doctor concept constitué par l’en-même-temps macroniste, que de l’indigence conceptuelle de la gauche pro-Hamas se tirant balle sur balle dans le pied, au point de ne devenir qu’un seul et énorme trou… de balle.

Mais au-delà des jeux de mots, relevant plus de l’humour du désespoir que de la volonté de blâmer gratuitement, persistent quelques questions très simples. Lorsque cette gauche pro-Hamas défile dans la rue drapée du respectable drapeau palestinien, accepterait-elle d’être gouvernée par un pouvoir tel que celui exercé par le Hamas dans la Bande de Gaza et bientôt en Cisjordanie ? Mieux ou pire encore, lorsque des islamistes commettent des attentats meurtriers en France, non pas à quoi bon, mais pour qui sont les bougies qu’allument les tenants de cette gauche pro-Hamas ?

Cette déconfiture de la pensée et ce renoncement à l’intelligence, éloignent les électeurs de la gauche porteuse de progrès social, au profit d’une extrême-droite se voulant sociale, alors qu’elle n’a de social qu’un apparentement au Nationalsozialismus, dont certains ne se cachent pas de leur nostalgie. Nous en sommes arrivés à un point où, quand le Secrétaire National du Parti Communiste Français déclare que « La gauche doit défendre le travail et le salaire et ne pas être la gauche des allocations, minimas sociaux et revenus de substitution »,il se fait dézinguer jusque parfois même dans son propre parti.

Si à l’horizon 2027, l’extrême-droite accède démocratiquement au pouvoir, avec toutes les conséquences néfastes pour la démocratie qui en découleront inévitablement, la faute n’en reviendra pas qu’aux dix années de macronisme ayant précédé cette devenue non résistible ascension. La gauche y aura sa part et les leaders de la France autoproclamée Insoumise, ainsi que d’autres agités du bocal d’extrême-gauche, seront comme à leur habitude incapables de faire leur autocritique, car à l’instar du président Macron qu’ils disent combattre, imbus de leurs petites personnes au point d’être aveuglés par le reflet que leur revoient désespérément les miroirs.

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