La reprise (13)

Le Muensterstuewel et les autres restaurants de Yannick Garzennec se battent pour leur survie. A un moment où la crise économique vient juste de commencer, cette lutte est déjà très dure.

Dans la gastronomie comme au sport - ce n'est qu'en équipe qu'on peut gagner... Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – « Au moment du déconfinement », dit Yannick Garzennec, « on avait l’espoir de pouvoir encore sauver la saison touristique. Après, on avait encore l’espoir de pouvoir sauver la fin de l’année. Mais les réalités sur le terrain sont toutes autres… ». Comprendre : la reprise bat de l’aile, et en considérant la situation autour de la corona-crise, on comprend pourquoi.

Peu de touristes viennent actuellement à Strasbourg ; la canicule a également freiné la circulation au centre-ville, c’est comme si tout était fait pour contrecarrer les efforts des gastronomes, hôteliers et commerçants du centre-ville strasbourgeois. Pourtant, par rapport à d’autres commerces se trouvant plus éloignés de l’ hyper-centre de la ville, la situation est encore pire. Mais ce que vivent actuellement les trois enseignes que nous suivons depuis un moment est déjà amplement suffisant. La lutte pour la survie n’est pas évidente.

Ancien rugbyman de haut niveau, Yannick Garzennec gère ses équipes comme des équipes sportives. « Mon rôle est actuellement plus celui d’un coach que d’un gastronome », dit Yannick Garzennec, « nous investissons beaucoup d’énergie à rassurer et encourager nos équipes. Ainsi, nous leur proposons maintenant un plan de formation pour utiliser le temps de manière sensée. Mais nous sommes conscients que cette reprise durera bien plus longtemps qu’initialement prévu. » Comme dans une équipe de rugby, la solidarité est de mise au « Muensterstuewel ». Personne n’est laissé en rade : quand un membre de l’équipe va mal, les autres sont là pour l’épauler. Si les circonstances n’étaient ps aussi dramatiques, ce serait même beau…

Après une longue phase où il a été atteint de la Covid-19, Yannick Garzennec ressent toujours, comme beaucoup de personnes dans son cas, une grande fatigue ; mais malgré cette fatigue, il est déterminé à ne rien lâcher. Mais, comme pour ses collègues de l’Hôtel de la Cathédrale et du « Blanc du Nil », la situation empire de semaine en semaine, et il devient de plus en plus difficile de garder le moral et de rester l’exemple dynamique et positif pour les collaborateurs.

« Vous savez », regrette Yannick Garzennec, « nos équipes sont composées de personnes qui exercent des métiers d’accueil. Ils aiment leur métier, mais vous imaginez la frustration lorsqu’il n’y a pas grand monde à accueillir… Et là, nous n’avons pas beaucoup d’options – soit, on continue à se battre comme on le fait depuis le déconfinement, soit on baisse les bras et on regarde ce qui risque d’arriver. Evidemment, nous continuons à nous battre, mais je peux vous dire que ce n’est pas exactement évident. »

On le voit. Cette lutte est terrible et pourtant, elle ne fait que commencer. Yannick Garzennec continue à s’occuper de ses équipes, à positiver, à réfléchir à des actions qui pourraient contribuer à donner des coups de pouce à ce centre-ville strasbourgeois qui, lui, en aurait vraiment besoin.

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