Herne va gêler son jumelage avec Hénin-Baumont

Si le FN a le vent en poupe en France, des villes belges et allemandes veulent gêler les jumelages avec des villes françaises gérées par le FN.

A la mairie de Herne (NRW), on n'a pas envie de coopérer avec le Front National. Foto: Arnold Paul / Wikimedia Commons

(KL) – Les jumelages entre villes allemandes et françaises aura été une pièce maîtresse dans la réconciliation franco-allemande après la guerre 39-45. Ces jumelages ont permis aux gens de se rencontrer dans un cadre convival, de découvrir des amitiés, de surmonter les plaies que l’Allemagne avait infligées à l’Europe pendant cette guerre. Toutefois, un jumelage ne peut pas tout supporter. Ainsi, la ville de Herne (Rhénanie – Westphalie de Nord) a l’intention de gêler son jumelage avec Hénin-Baumont – car personne à Herne n’a envie de coopérer avec une ville gérée par le Front National.

Un porte-parole de la ville de Herne a précisé que ce gel ne concernait que les relations officielles entre les municipalités – les échanges sportifs, scolaires ou d’associations ne seraient pas affectées.

La ville de Herne n’est pas la première à refuser de travailler avec le Front National. Après les élections municipales en France, des villes belges avaient déjà annoncé de vouloir suspendre leurs jumelages avec des villes françaises remportées par l’extrême-droite. En voilà une belle manière de s’opposer à des idées anti-européennes et xénophobes.

Pour le FN, cette évolution est embêtante, car elle assène un coup aux tentatives de Marine Le Pen d’acquérir une reconnaissance pour ses idées extrémistes dans le camp bourgeois. Et l’électorat du Front National vient ainsi de recevoir un joli message européen – l’Europe, dans sa grande majorité, refuse de cautionner l’extrême-droite, la haine de l’autre et le nationalisme primaire qui veut miner le concept d’une Europe solidaire et sociale.

La tentative de faire semblant que le FN soit un parti du centre sympathique, a donc échoué à l’échelle européenne. Un habitant de Herne, interrogé, a trouvé la bonne formule : «Je refuse de croire qu’une grande partie des électeurs français épouse des idées qui ont déjà conduit l’Allmagne et toute l’Europe dans une catastrophe humaine. Les Français voulaient montrer le carton jaune à un gouvernement faible et à une opposition inexistante. Dès que le Front National sera remis à sa place, le jumelage pourra se poursuivre comme avant.»

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