Comme en Allemagne en 1933

Strasbourg, début novembre 2023. Des tags et graffitis antisémites apparaissent partout. 80 ans après la Shoah, les Juifs doivent à nouveau avoir peur de vivre avec nous.

Strasbourg, novembre 2023. Les auteurs de tels tags scandaleux doivent être poursuivis et punis. Foto: privée

(KL) – Pour «  jamais plus ça  », il est aujourd’hui trop tard. Car le «  ça  », les crimes nazis, sont en train de se préparer à nouveau et cette évolution n’est pas nouvelle. Depuis de nombreux siècles, à chaque fois que le monde se trouve face à des problèmes qu’il n’arrive pas à gérer, on cherche des boucs-émissaires et généralement, ce rôle ingrat tombe sur nos concitoyens juifs. Aujourd’hui, en 2023, ce n’est pas différent.

Vous avez déjà vu des graffitis « Mort aux Palestiniens »  ? Non, bien sûr que non. Ou des graffitis « Mort aux terroristes du Hamas »  ? Non plus. Mais les graffitis « Mort aux Juifs », on commence à les voir un peu partout et cela ne semble pas déranger outre mesure.

Nous avons déjà dépassé les débuts de la nouvelle Shoah, les Juifs sont à nouveau isolés et menacés. Pourtant, il est difficile de responsabiliser les Juifs vivant dans la diaspora pour la politique de Benjamin Nethanyahu – et pourtant, des imbéciles dangereux souhaitent leur mort.

Mettez-vous, ne serait-ce que pour une seconde, à la place d’une famille juive vivant à Strasbourg. Les enfants vont à l’école, protégés par des sentinelles armées jusqu’aux dents, la synagogue ressemble de plus en plus à une forteresse et les enfants demandent aux parents pourquoi il y a des graffitis comme celui-ci – « Mort aux Juifs ». Quelle horreur que d’être à nouveau plongé dans cette peur qui accompagne le peuple Juif depuis des siècles, depuis des millénaires.

Ces dernières années, de nombreuses familles juives avaient fini par jeter l’éponge, et sont allé s’installer en Israël, la Terre Promise, dans une sécurité relative. Mais cette option ne s’offre plus ces jours-ci. Israël fait aujourd’hui l’objet d’une attaque concertée, soutenue par le monde arabe et musulman qui adhère aux objectifs définis par le Hamas, l’Iran et d’autres pays et organisations qui veulent anéantir l’état d’Israël.

Désormais, la protection de nos concitoyens juifs nous concerne tous. Les auteurs de ce genre de tags doivent être poursuivis et punis. Les manifestations anti-Israël doivent être encadrés et ceux qui y prêchent la haine et qui expriment leur soutien à un groupe de terroristes, doivent être traduits en justice. L’antisémitisme n’est pas une opinion, mais un délit.

On se croit en Allemagne en 1933. Le fait que nos concitoyens juifs doivent à nouveau avoir peur de porter la kippa en public, est insupportable. Voir de tels tags, l’est tout autant. Il convient d’utiliser tous les moyens de surveillance crées ces dernières années pour en démasquer les auteurs. En 1933, la Shoah avait commencé de la même façon et les réactions dans la population allemande étaient les mêmes qu’aujourd’hui un peu partout en Europe. On se tait. On a peur de prendre position pour défendre nos concitoyens juifs. On a adopté la culture du « oui, mais… ». Il n’y a pas de « mais ». Il y a des familles, femmes, hommes, enfants qui vivent avec nous et qui doivent craindre pour leur sécurité et leur vie. La haine que répandent les terroristes du Hamas sous les applaudissements de leurs supporteurs européens, est la même que celle en 1933. Il est trop tard pour « jamais plus ça », nous sommes à nouveau en plein dedans. Et la seule question qui se pose aujourd’hui est « comment contribuer à la sécurité de nos voisins juifs »  ?

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