Le nouvel Institut hospitalo-universitaire (I.H.U.) à Strasbourg

La capitale européenne confirme sa position comme pôle médical et chirurgical !

Le nouvel I.H.U. aura dès le départ une perspective transfrontalière. Foto: Pfree2014 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0

(Par Alain Howiller) – Alors que la situation économique française ne cesse de préoccuper, nourrissant les options d’une opinion championne du monde du pessimisme, il est des projets qui aboutissent en France, des entreprises qui continuent de se développer et des entrepreneurs qui, malgré les difficultés, créent des établissements ! La pose de la première pierre du futur «Institut Hospitalo Universitaire» (I.H.U.) de Strasbourg constitue l’exemple positif qui mérite d’être relevé en cette période… d’avant Noël. D’autant que l’ouverture du chantier de l’I.H.U. suit de près les débuts de la construction, à deux pas du Pont de l’Europe, de «Rhena», le pôle médical privé né de la fusion de trois cliniques strasbourgeoises (voir eurojournalist.eu du 8 Octobre) et accompagne celle de «EASE» («European Aseptic and Sterile Environment Training Center»).

L’EASE doit ouvrir l’année prochaine, sur le campus universitaire d’Illkirch-Graffenstaden. Il s’agit d’une «usine-école» dédiée à la formation aux métiers de la production en salles propres (dites «salles blanches»). Ce dernier chantier est né de la coopération entre l’Université de Strasbourg et le pôle de compétitivité Bio-Valley, une structure régionale de 128 membres spécialisée dans l’appui économique, pilotée par des industriels de la santé pour des industriels de la santé, également présente dans l’I.H.U.

Un centre d’excellence ouvert au printemps 2016 ! – Ce dernier sera ouvert au printemps 2016 : construit sur un terrain mis à disposition par les Hôpitaux Universitaires en face du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg (NHCS) inauguré en 2008 seulement, se trouve à proximité immédiate de «l ‘Institut de Recherche contre les cancers de l’appareil digestifs (IRCAD)», créé en 1994 par le professeur Jacques Marescaux, également initiateur du «Bio-Cluster des Haras» qui accueille, depuis janvier 2014, des start-ups innovantes dans le domaine médico-chirurgical. Ircad, Bio-Cluster et I.H.U. collaborent pour créer puis transférer les technologies innovantes (chirurgie mini-invasive, téléchirurgie) développées : 3.500 chirurgiens du monde entier viennent se former chaque année sur place (par le European Institut of TeleSurgery) ou par internet (grâce à WebSurg), à moins qu’ils ne se forment dans les deux «filiales» : Ircad Asia (à Taïwan) ou Ircad Brazil (à Barretos).

A travers ces diverses réalisations soutenues par l’Etat, l’Université, les Collectivités territoriales puis des capitaux privés, Strasbourg voit se mettre en place l’un des objectifs que s’était fixé, en 2009, la ville et sa «communauté urbaine», dans son plan «ECO-2020». L’agglomération entendait confirmer, cultiver et garantir, d’ici à 2020, son rôle de «capitale européenne institutionnelle et métropole économique européenne d’influence».

Capitale de la «méga-région» de l’Est : un enjeu décisif ! – Cette réalité-là se trouve, aujourd’hui, au cœur de la volonté strasbourgeoise d’être la capitale de la future méga-région Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace. Dans ce contexte, la Communauté Urbaine a pour ambition, comme le souligne le document «Strasbourg-Europtimist», de générer une activité économique importante sur le territoire en se positionnant sur le marché des technologies et de l’instrumentation médicale qui est particulièrement porteur et dynamique…. L’enjeu est de positionner Strasbourg comme l’un des centres d’excellence et de référence dans ce domaine au niveau international, en regroupant des acteurs reconnus en matière de soins, de recherche et de formation, et en renforçant ces activités en partenariat avec l’industrie.

L’I.H.U. spécialisé dans la chirurgie mini-invasive guidée par l’image est un «centre international d’innovation médico-chirurgical dédié au traitement des pathologies de l’appareil digestif.» Dans un bâtiment de 13.000 m2, représentant un investissement de 40 millions € (sans compter le coût des 9 blocs opératoires et de 4 blocs expérimentaux), il sera à la fois centre de soins et centre de recherche qui accueillera des équipes qui conçoivent et développent les instruments et les procédures de demain (150 chercheurs prévus en l’état) et centre international de formation pour professionnels et étudiants qui seront formés aux pratiques mini-invasives. L’Institut, qui est l’un des six instituts labellisés en France dans le cadre du «Programme Investissements d’Avenir», lancé sous la présidence Sarkozy, reconduit et structuré sous la présidence Hollande, a déjà démarré ses activités au sein de locaux provisoires, notamment à l’IRCAD, qu’il prolonge en quelque sorte, et au «Nouvel Hôpital Civil» qu’il complète.

30 millions contre le cancer ! – Si on compte que ces projets doivent être accompagnés par un Institut dédié aux dispositifs Médicaux Implantables (Materials Institut Carnot Alsace) et, au delà du Bio-Cluster et de l’EASE, par des sites d’accueil d’entreprises de Recherche et Développement, si on compte, outre la modernisation du «Centre Paul Strauss» (traitement du cancer), l’ouverture fin 2017 (plus de 30 millions d’investissement) d’un «Institut Régional du Cancer – IRC», né de la collaboration «Paul Strauss / Centre Hospitalo Universitaire – (CHU)», on a une approche relativement fidèle -et sans doute pas exhaustive, des ambitions développées en la matière à et autour de Strasbourg.

Il n’est pas surprenant, dès lors, de constater que, premiers employeurs de l’ agglomération strasbourgeoise avec 12.000 salariés, les «Hôpitaux Universitaires de Strasbourg», ne risquent pas de perdre leur place au niveau des emplois !

Au cœur de l’Eurodistrict ? – Il n’est pas surprenant non plus que les responsables de «l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau» rêvent de pouvoir mettre au service des habitants de l’agglomération transfrontalière, les équipements performants sis de part et d’autre du Rhin ! Un accord de coopération dans le domaine de l’oncologie, ne vient-il pas d’être signé entre le «Centre Paul Strauss» et le «Ortenau Klinikum» (centres de Lahr et Offenbourg) ?

L’accord porte d’une part sur des échanges d’information en matière de radiothérapie pour améliorer les procédures et la formation et d’autre part sur l’accès aux nouveaux médicaments sur les deux rives du Rhin. Un début modeste sans doute, mais un début tout de même.

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