L’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, « laboratoire européen » ?

Lors des « Rendez-vous européens de Strasbourg », une voie s’est ouverte vers une participation citoyenne à l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau. A suivre…

Lors du débat entre Jérémy Paret, Ulrike Guérot, Kai Littmann, Nawel Rafik-Elmrini, Sylvain Waserman et Luc van den Brande, un résultat surprenant s'est dessiné. Foto: Michael Magercord / Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Lors de sa création en 2003, le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder avaient l’intention de mettre en œuvre un « laboratoire européen » pour y expérimenter de nouveaux projets sociétaux. La réalité de cet Eurodistrict est pourtant autre. Soumise aux exigences administratives des deux pays, cette structure transfrontalière gérant un budget plutôt symbolique n’a jamais connu le développement espéré. Une conférence organisée lors des « Rendez-vous européens de Strasbourg » (RVES) donne un espoir d’évolution.

Sur le plateau à l’Hôtel de Ville de Strasbourg, Luc Van den Brande, ancien ministre belge et conseiller de Jean-Claude Juncker, Ulrike Guérot, auteure et présidente du think tank « European Democracy Lab », Sylvain Waserman, vice-président de l’Assemblée Nationale, Nawel Rafik-Elmrini, adjointe au maire de Strasbourg et Jérémie Paret, co-fondateur et PDG de Civitech GetSitg discutaient de l’horizontalité de la démocratie et du rôle des citoyens dans le processus politique.

Dans le cadre d’un débat animé, une vieille idée resurgissait. Depuis dix ans, plusieurs associations et initiatives avaient demandé à ce que l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau attribue quelques sièges dans son Conseil à des Badois et Alsaciens engagés. Sachant que ce conseil comporte 48 membres (24 français et 24 allemands), un statut d’observateur (avec, au minimum, un droit de parole) pourrait tisser des liens nouveaux entre les institutions publiques et le monde citoyen. Interrogée pourquoi cette proposition n’a jamais été discutée sérieusement, Nawel Rafik-Elmrini s’est engagée solennellement à porter cette proposition dans les instances de l’Eurodistrict – ouvrant ainsi la voie vers une véritable innovation dans cette administration franco-allemande.

Le débat concernant le rôle du citoyen dans le processus politique aura donc porté des fruits. Bien entendu, proposition ne vaut pas décision, mais on voit mal comment elle pourrait être rejetée par des élus qui ne cessent pas de vanter la démocratie participative. Une décision positive montrerait une volonté de faire, effectivement, de l’Eurodistrict un « laboratoire » où l’on réinvente les relations entre les mondes politique et administratif et celui des citoyens.

Un grand bravo aux organisateurs de ces douzièmes Rendez-vous européens de Strasbourg qui ont su créer une plateforme débouchant sur des initiatives concrètes, comme celle-ci. Eurojournalist(e) soutiendra cette démarche et suivra de près le dossier jusqu’à une décision. Comme quoi, cette période d’avant-Noël peut réserver de belles surprises…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste