Strasbourg – une Foire Européenne « test majeur »
Alain Howiller commente l'ouverture de la Foire Européenne qui démarre aujourd'hui à Strasbourg.
(Par Alain Howiller) – A l’heure où la consommation tarde à reprendre son cours, alors que les « conso-acteurs » continuent à alimenter leur « compte-épargne », les milieux économiques du Grand Est avaient soigneusement noté deux rendez-vous majeurs dans leurs agendas, les deux pour ce 4 septembre.Le premier se situait à Chalons-en-Champagne, ville-siège du département de la Marne où se déroule chaque année une foire-exposition agricole que le nombre de visiteurs (240.000) et d’exposants (750) situe à la deuxième place de ce type de salons, derrière le « Salon de l’Agriculture de Paris ».
Le second rendez-vous concernait la « Foire Européenne » de Strasbourg, qui fête cette année sa 88ème édition ! Engagée l’année dernière dans un déménagement hasardeux, son site traditionnel du Wacken étant désormais entièrement occupé par les bâtiments du quartier d’affaires « Archipel », aménagé non loin du Parlement Européen.
Une Foire « Non » contre un « Oui » ! – Installée depuis l’année dernière (1) sur la plate-forme Kieffer derrière le « Palais des Congrès Pierre Pflimlin », la Foire dont le nombre de visiteurs fléchissait au fil des années (170.000 environ en 2019), mais dont le flux des affaires passait pour être un bon indicateur de conjoncture, espérait que son édition 2020 marquerait un rebond attendu.
Malheureusement, ces deux rendez-vous se situent à l’heure d’une crise sanitaire qui perdure : le Préfet de la Marne a purement et simplement interdit le salon de Chalons-en-Champagne. Et Josiane Chevalier, Préfète de la Région du Grand Est et du Bas Rhin, nommée à ce poste en janvier avec une réputation de « patronne exigeante » dotée d’une « main de fer » – selon les médias de Corse où elle était en fonction précédemment – a autorisé la tenue de la Foire de Strasbourg à condition qu’elle respecte les contraintes liées à la crise sanitaire.
Des contraintes drastiques ! – Les contraintes sont drastiques : limitation à une jauge de 5 000 personnes présentes en même temps (exposants et visiteurs confondus), port du masque obligatoire, nombre d’exposants limité (500), distributeurs de gel hydroalcoolique dès l’entrée et sur le site, portiques de désinfection à l’ozone à l’entrée, flux de circulation séparée, efforts faits sur la vente de tickets d’entrée électroniques, collecte des coordonnées des visiteurs. Les mesures prises vont… jusqu’au choix de celui qui inaugurera la Foire, le député « vert » Claude Gruffat, qui devra son entrée au proche Parlement Européen aux sièges libérés par le départ – Brexit oblige – des élus britanniques.
Les organisateurs de la Foire européenne (du 4 au 14 septembre) espèrent que grâce aux mesures prises, ils pourront prouver que, malgré la crise sanitaire, la vie peut continuer presque « normalement » et que l’économie peut reprendre. Un test « grandeur nature » et… un sacré pari !
(1) Voir eurojournalist.eu du 27 août 2019.
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