Niederschaeffolsheim. La vie. La vraie. (9)

Idée venue à un groupe d’amis, se concrétisant par la création d’une association, Niederschaeffolsheim connaît depuis peu le retour des conscrits !

Au 1er rang - Louise, Tiphaine, Yanis, Brigitte Steinmetz (maire de Niederschaeffolsheim). Au 2ème rang - Hugues, Mellinda, Maxime, Robin, Theo, Evan. Au 3ème rang - Louis, Matthis, Tom, Étienne, Mateo. Foto: Tom Paulus

(Jean-Marc Claus) – Avec la professionnalisation des armées voulue par Jacques Chirac, la conscription liée au service militaire obligatoire hérité de la Révolution Française, s’est arrêtée en 1997 après 199 années d’existence. On ne peut alors pas dire que Tom Paulus, né au XXIe siècle et âgé aujourd’hui de 18 ans, se sente particulièrement concerné par ces traditions guerrières et l’art dit militaire. Benjamin d’une fratrie de trois garçons, solidement implanté dans le village, où il a grandi et souhaite demeurer, son cercle d’amis dépasse néanmoins les frontières du ban communal. Mais c’est avec Louis et Mateo, également citoyens de Niederschaeffolsheim, qu’il a voulu faire quelque chose pour rassembler les jeunes.

D’où l’idée des conscrits, tradition exhumée et revisitée par les membres fondateurs de l’association Loi 1908 créée au mois d’août, et dont les statuts ont été validées mi-novembre. Une création qui ne s’est pas réalisée sans peine, car un courrier adressé personnellement à chaque jeune du village né entre 2005 et 2007, est d’abord resté lettre morte. Mais les trois initiateurs de la démarche ont tout de même réussi à rassembler, pour avoir les sept membres fondateurs qu’exige le droit local. Depuis, l’association, qui compte aujourd’hui seize inscrits, s’est ouverte aux jeunes de villages voisins.

Il a aussi fallu du courage aux membres fondateurs, pour déposer les statuts, car cinq moutures différentes furent nécessaires jusqu’à validation par le Tribunal de Proximité de Haguenau. Quelque chose de similaire au huitième des Douze Travaux d’Astérix dans « la maison qui rend fou » ! Heureusement, qu’à la Mairie du village, l’accueil et l’inclusion des conscrits dans le tissu associatif, fut immédiat mais aussi vivement soutenu. Et pour cause : si comme leurs prédécesseurs historiques, les conscrits ont une appétence particulière pour les moments festifs qu’ils organisent ou auxquels ils se joignent, leur but est aussi de se rendre utiles.

Pour son président Tom Paulus, il est important d’insérer l’association dans la vie de la communauté villageoise, et la solidarité entre dans ce cadre-là. Comme il le souligne très justement : « Il n’y a pas forcément des actions d’éclat à réaliser. On peut tout simplement rendre service à quelqu’un. » (sic). Rendre service, une formule qui revient souvent dans la conversation et un concept mis en pratique par les conscrits, tant pour des particuliers que pour des associations. Ainsi ont-ils notamment participé au Marché de Noël (25/11) et à la Fête des Aînés (10/12), toujours dans l’esprit de « On est là pour le village ; on ne demande rien en contrepartie. » (sic).

A ceci près que pour fonctionner, l’association ne peut se passer de quelques liquidités, même si la Municipalité met à sa disposition une salle pour ses réunions mensuelles. D’où l’organisation d’une tombola, mais ce n’est pas tant d’argent qu’il est question de capitaliser, que de sympathie car « On aime notre village » (sic), souligne Tom Paulus, se faisant porte-parole de l’ensemble du groupe majoritairement niederschaeffolsheimois et à un quart féminin. Pourquoi aimer ce village rural de 1.383 habitants et vouloir y apporter quelque chose ? Parce que tout le monde se connaît plus ou moins, il y a des commerces de proximité, on peut y effectuer sa scolarité de la Maternelle au CM2, la vie s’y déroule dans un climat plutôt serein, sa situation dans le triangle Brumath-Haguenau-Bischwiller est appréciable et les connexions avec Strasbourg sont faciles, hors heures de pointes par la route, énumère le président de l’association.

Autant d’éléments en faveur du maintien des jeunes dans le village, à condition, le temps de l’indépendance arrivé, d’y trouver à se loger. Ce qui est théoriquement possible, avec actuellement en cours la création de deux lotissements, mais nous ne sommes plus dans la même configuration qu’à l’époque du « Belle-Vue », achevé fin des années 1980. Cependant, l’enthousiasme des conscrits ne se laisse pas abattre par de telles considérations, car quand on a 18 ans, l’avenir est devant soi. L’avenir sans oublier le passé, d’où leur présence aux cérémonies commémoratives, comme récemment celle du 11 novembre, car s’inscrire dans le fil de l’Histoire et entretenir la mémoire de ceux qui ont perdu la vie dans les conflits armés, fait aussi partie du logiciel des Conscrits de Niederschaeffolsheim.

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