Potsdam – un autre champion européen

L’ancienne cité royale vit un esprit européen détendu, naturel, quotidien. Et elle est fière de l’afficher.

L'accueil à la gare de Potsdam se fait par Frédéric le Grand. En Anglais. Foto: KL

(KL) – En arrivant à la gare de Potsdam, l’accueil se fait en Anglais, par le Roi Frédéric le Grand, à vélo, mais cet accueil en Anglais est le fruit du hasard. Cela aurait pu être n’importe quelle langue, on le pratique toutes à Potsdam. Après l’Anglais et un court voyage en tram, on atterrit dans le Quartier Hollandais. Qui est, comment dire, carrément hollandais. Le style des maisons fait penser aux grands comptoirs des commerçants de la fin du Moyen Age, les pavés, l’ambiance.

En face, l’Autriche est à l’honneur avec la “Wiener Feinbäckerei“, une pâtisserie digne des meilleures maisons viennoises, à deux pas de là, espresso et tagliatelle et vin toscan, et bien entendu, on y parle l’Italien. Avant d’arriver devant la “Grande Ecole” fondée au 18e siècle. En face, un café se propose autant, toujours en Français dans le texte, comme épicerie spécialisée dans le vins & champagnes, viandes et fromages et pâtisseries faisant battre le cœur à tout gourmet qui se respecte.

Le vieux Potsdam, avec ses bâtiments anciens, dans un style presque baltique comme à Riga, surprend par la multitude de ses styles qui cohabitent et s’enrichissent mutuellement ? L’Alexandrovska est bien plus qu’un quartier, c’est un village russe, destiné aux soldats russes engagés dans l’armée prussienne. On y déguste le thé à la façon russe, le concentré mijotant sur le samovar, allongé ensuite avec de l’eau chaude bouillonnante à l’intérieur de cet objet pratique, culturel et beau, et bien entendu, toutes ces langues sont complétés par d’autres comme le Chinois, le Turc et d’autres – on se complète dans sa diversité à Potsdam.

On sent le souffle de l’illumination d’un Voltaire ayant foulé les pavés de la ville lors de ses séjours à la cour du roi à Sansscouci, la résidence préférée du roi qui y passait de longues semaines entouré d’artistes, amis et les grands de son époque – la langue pratiquée lors de longues soirées bien arrosées, était le Français. Pendant qu’en face, tout un village parlait le Russe. Et ce, dans une ville allemande où on parlait, bien entendu, l’Allemand.

Ajoutez à cela le caractère distinct des quartiers construits à l’époque par des artisans originaires de ces pays, ce qui donne l’impression de faire un voyage à travers l’Europe en se baladant de quartier en quartier. Pour être profondément européen, on n’a pas besoin d’arborer le drapeau bleu aux étoiles dorées à Potsdam, on laisse les différentes cultures s’exprimer et vivre. Depuis le 18e siècle. Impressionnant, cet esprit d’ouverture a survécu autant des régimes de la terreur que les changements géopolitiques des dernières 250 années de l’histoire européenne. A recommander sans modération !

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