« Que les méchants deviennent gentils et que les gentils restent gentils »

Dans le cadre d'une cérémonie de recueillement en hommage des victimes de l'attentat de mardi dernier, les Strasbourgeois se sont très dignement serrés les coudes.

Les Strasbourgeois et la ville relèvent la tête après une semaine terrible. Foto: Eurojournalist(e) / CC-BY-SA 4.0int

(KL) – Personne n’avait honte de ses larmes dimanche matin sur la Place Kléber, en ressentant l’émotion de la cérémonie en hommage des victimes de l’attentat de mardi dernier. De courtes allocutions et témoignages, de la musique classique à « Quand il n’y a plus que l’amour » en passant par « Imagine » – et cette petite fille qui grimpait sur une chaise pour arriver jusqu’au microphones et dont les paroles touchaient les participants à cet hommage.

« Contre la radicalisation, il n’y a que l’éducation et la culture », disait la fille, avant de conclure avec un vœu que tous les Strasbourgeois partagent aujourd’hui : « Que les méchants deviennent gentils et que les gentils restent gentils ». Voilà ce qu’il faut pour que le vivre-ensemble de passera mieux demain.

Sur la Place Kléber, une ambiance calme, pensive, forte. La pluie et la neige ne dérangent personne, les mines sérieuses, le silence et le maire Roland Ries n’aurait même pas eu besoin d’un microphone pour sa courte allocution, tellement la Place Kléber était silencieuse. Et cette volonté palpable de ne pas se laisser envahir par la peur, par tout ce qui peut séparer et diviser, cette fierté d’une cité qui en plus de 2000 ans d’histoire a su surmonter des épreuves de toutes sortes. Hier, la devise de la capitale, « Fluctuat nec mergitur », collait aussi bien à la peau de la ville de Strasbourg.

Les élus de la ville étaient là au grand complet, comme ils étaient sur le terrain pendant toute cette semaine horrible, en discutant avec les citoyens et citoyennes venus nombreux. Dans les pires des moments, la solidarité et la fraternité s’installent et c’est ainsi que la ville de Strasbourg et ses habitants retrouveront le chemin vers la sérénité, même si ce chemin sera long.

La haine, la violence et la mort sont choquantes, tout comme cette sensation que cela s’est passé là où on passe tous les jours, où on se rend au travail, où on a croisé encore des amis à quelques heures du drame. Tout s’est passé si près, des amis des amis ont été touchés, nous sommes logiquement plus directement concernés que lorsque ces horreurs se passent ailleurs, à Paris, Bruxelles, Nice ou Berlin.

Encore sous le coup de l’émotion qui a secoué les Strasbourgeois et Strasbourgeoises cette semaine, la cérémonie en hommage aux victimes de l’attentat de mardi était comme une promesse que se donnaient les nombreux participants : « On ne se laissera pas vaincre par cette violence, on fera bloc, on ne pliera pas le genou ». Le vin chaud, avant de rentrer à la maison, était comme un acte républicain. Ils ne passeront pas.

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