Saint Étienne, patron des Hirondelles !

En ce jour particulier, férié dans plusieurs pays, souvenons-nous de l’apport inestimable de Saint Étienne au monde de la bicyclette.

Une Hirondelle, modèle pour femmes. Foto: Fabio888 / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – C’est aujourd’hui, la Saint Étienne, jour férié en Alsace-Moselle, mais aussi en Allemagne, Autriche, sur les Îles Baléares, en Catalogne, Croatie, Danemark, Finlande, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Monténégro, République Tchèque, Roumanie, Russie, Saint-Marin, Serbie, Suisse excepté cinq cantons et bien sûr, au Vatican. « Boxing Day » dans de nombreux pays anglophones depuis 1871, année de la Commune de Paris et du Traité de Francfort, cette journée survenant quatre jour après l’entrée officielle dans la saison hivernale, renvoie aussi les esprits vagabonds à un célèbre catalogue.

Celui de Manufrance, sis dans la Loire à Saint-Étienne, pour celles et ceux né(e)s avant les années quatre-vingt, l’association « Manufrance – Saint-Étienne ». Nombreuses étaient alors les familles qui, bien avant l’invention d’une société de commerce en ligne au nom de walkyrie, avaient en leurs domiciles le catalogue « Manufrance – Saint Étienne » qui leur permettait de commander divers articles de chasse, de cuisine, de bricolage, mais aussi des bicyclettes dont la célèbre Hirondelle, qui a équipé la police parisienne jusqu’en 1984.

Apparaissant dans plusieurs films, dont « Le Dernier Empereur » où il est offert à Pu-Yi par son précepteur, ce vélo commercialisé au tout début du XXe siècle, équipait en 1950, quelques 2.819 policiers parisiens auxquels leurs longues pèlerines noires donnaient vraiment un aspect d’hirundinidae. C’était le temps où une police de proximité, pétrie du sens du service public, quadrillait les quartiers et en connaissait nombre d’habitants.

En somme, l’Hirondelle du catalogue « Manufrance – Saint-Étienne » et les policiers éponymes, procédaient d’un certain art de vivre, les fonctionnaires enfourchant ces bicyclettes, avaient d’autant moins mission de poursuivre les malfrats, qu’ils étaient pour la plupart d’entre eux, dans la dernière partie de leurs carrières. Mais ce vélo plutôt lourd, dont un indéniable avantage était la robustesse, habitait aussi les rêves de certains adolescents dont les parents recevaient chaque année le catalogue « Manufrance – Saint-Étienne ».

Un rêve devenant réalité quand aux alentours de Noël, arrivait via un camion du SERNAM prolongement routier de la SNCF, une Hirondelle encartonnée, car en ce temps là, film plastique et polystyrène ne régnaient pas sur l’emballage. Une hirondelle ne fait pas le printemps, dit le proverbe, mais cette Hirondelle-là arrivant au début de l’hiver, faisait plusieurs années et passait même d’une génération à l’autre. C’était un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas avoir connu…

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