Un nouveau chapitre dans les relations franco-allemandes

L'inauguration de l'extension de la ligne D du tram strasbourgeois ce week-end aura été un événement marquant. Et un pas important pour l'avenir européen.

Inauguration - les deux rames de la ligne D arrivent à la station Citadelle. Foto: Eurojournalist.eu

(KL) – C’est incroyable ce que 2,7 km de rails peuvent faire. Lors du premier trajet de la ligne D du tram strasbourgeois vendredi après-midi, beaucoup des conviés dans les deux rames du tram qui circulaient l’un à côté de l’autre, avaient une petite larme à l’oeil – ce moment hautement émotionnel lorsque le tram traversait le pont Beatus Rhenanus au-dessus du Rhin restera gravé dans la mémoire. Beau.

Oui, ce n’est pas la première fois qu’un tram strasbourgeois a traversé le Rhin – mais cette fois, il s’agit d’une connexion entre deux pays qui, au cours des 150 dernières années, se trouvaient en guerre à trois reprises. Quel meilleur moyen contre la haine, contre les nouvelles frontières, contre les murs et les barbelés que des ponts ? Quelle meilleur moyen contre l’ignorance et les préjugés que de permettre aux peuples de se rencontrer ?

Le tram entre Strasbourg et Kehl ne servira pas seulement aux Alsaciens qui se rendent en Allemagne pour faire les courses, et non seulement aux Badois qui se rendent à l’Opéra ou à la Meinau à Strasbourg, mais il constitue un appel à tous les responsables européens : « Make love not war » !

Tout le monde sait que les relations franco-allemandes ne fonctionnent pas bien, sauf au niveau local. Pourtant, tout le monde sait également que seule une excellente entente franco-allemande pourra sauver l’Europe – et ces 2,7 km de nouveaux rails matérialisent la volonté des Alsaciens et des Badois d’oeuvrer en ce sens.

En réalisant un grand projet d’infrastructure qui a autant respecté les délais que les budgets, la ville de Strasbourg et la ville de Kehl définissent ensemble un nouveau standard pour la coopération franco-allemande et l’intégration européenne. Désormais, plus personne ne pourra dire « c’est impossible » lorsqu’il s’agit d’un projet franco-allemand – Strasbourg et Kehl ont apporté la preuve que tout est possible lorsque la volonté politique est partagée.

Et maintenant, place à la normalité – qu’on veuille se rendre à Illkirch, à Cronenbourg, à la Robertsau ou à Kehl, le tram vous y amène. Magnifique – les frontières physiques et dans la tête de certains, on pris un sacré coup de week-end !

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