Un « túnel anti-Covid » made in Spain

L’Espagne se dote de portiques anti-Covid fabriqués en Catalogne.

La journaliste Nuria Ramos présente le tunnel anti-Covid fabriqué en Espagne. Foto: Capture d’écran Émission « España Directo » du 16/02/2021

(Jean-Marc Claus) – A la mi-2020, la société russe « Mizotty » faisait la promotion de « Mizo Safe », un tunnel équipant le Kremlin et la résidence présidentielle de Novo-Ogariovo. Ce système existant dans l’industrie, a été adapté à l’humain. Il diffuse un nuage d’aérosols virucides, mais intègre également un logiciel de mesure de température à distance et de reconnaissance faciale. Plusieurs pays, dont l’Espagne et Israël, avaient à ce moment-là manifesté de l’intérêt pour cette technologie.

A Tel Aviv, le stade Bloomfield testait à la même époque, un modèle similaire fabriqué par la société « RD Pack », et à la réalisation duquel avait contribué l’Université Bar-Ilan. Ce tunnel vaporise durant une quinzaine de secondes un nuage produit par électrolisation d’une solution saline neutralisant le virus car cent fois plus puissante que l’eau de javel, sans pour autant causer le moindre dommage aux personnes. Présentée alors comme une innovation appelée à équiper les stades du monde entier, il n’était pas exclu de la voir appliquée à l’entrée d’autres sites accueillant du public.

Aujourd’hui, c’est l’Espagne qui présente son modèle : le « CA-VID », un portique réalisé par « Epitécnica », une société sise à Viladecans, dans la Communauté Autonome de Barcelone. Conçu pour une utilisation à l’intérieur des locaux très fréquentés, il s’agit en fait d’un portique, à l’inverse des modèles russes et israéliens. Ce portique est monté sur roulettes et donc facilement déplaçable, ce qui représente un avantage considérable, au regard des dispositifs fixes russes et israéliens.

Comme pour les portiques de détection magnétique des aéroports, il nécessite un passage individuel. Une prise de température faciale ou palmaire y est intégrée, ainsi qu’un distributeur de gel hydro-alcoolique. Fonctionnant sur le principe de la désactivation sélective du coronavirus par destruction de sa pellicule lipidique de protection, il est le fruit d’une recherche menée en collaboration avec l’Université Polytechnique de Catalogne (UPC).

Par la nébulisation d’une solution désinfectante 100% biodégradable, en micro-gouttes calibrées à 20 microns, le portique produit un brouillard qui s’évapore avant de retomber au sol, mais neutralise les virus présents sur la personne. Ce procédé n’est en rien toxique, tant pour le vivant que pour les aliments, comme le démontre Nuria Ramos qui, lors de la présentation, passe sous le portique en brandissant un sandwich. Il est certifié par le Conseil Général des Écoles Pharmaceutiques (CGCF), le laboratoire Applus et l’Université et l’Université Polytechnique de Catalogne (UPC).

Adapté à une utilisation dans des lieux aussi divers que les hôtels, les restaurants, les piscines, les écoles, les lieux de transit ou de rassemblements, il se décline également en modèles adaptés aux domiciles privatifs. Le nuage de micro-gouttes n’affecte pas les appareils électriques et électroniques. Il ne nécessite pas un nettoyage des lunettes après exposition, et neutralise 99,8% des virus connus.

Si ce virus et ses variants tendent à devenir endémiques, comme l’avancent certains chercheurs, il faudra, en plus de la vaccination créant une immunité collective nécessaire, que de tels dispositifs deviennent d’un usage aussi courant que les distributeurs de gel hydroalcoolique. Évidemment, les complotistes corona-négationnistes vont trouver à redire, comme s’en donnèrent à cœur joie, les détracteurs des premières machines à… vapeur !

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