Une totale reconversion

D’une grande entreprise à une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) : une reconversion réussie.

Sans un minimum de complicité, aucun travail de comportement, d’éducation canine ou de garde n’est possible. Foto: A l’Écoute Animale / Odile Bénasse

(Jean-Marc Claus) – Lorsque l’on échange avec Odile Bénasse et qu’on la voit interagir avec un animal, il ne vient pas spontanément à l’esprit qu’elle fut dans une période pas si lointaine, assistante de direction au sein d’une entreprise. Plus que le résultat d’une reconversion, sa SASU « A l’écoute animale », est l’aboutissement d’une conversion, tant la richesse polysémique de ce mot offre de multiples possibilités de décrire ce parcours et son travail.

Ce changement de cap, pris par Odile Bénasse en 2018, elle y aspirait depuis longtemps, et il s’opéra de manière progressive. Voulant depuis toujours travailler avec des animaux, c’est au décours de la fermeture du site haguenauvien de la société Itron, qu’elle saisit au vol une opportunité de se former.

Bénéficiant de l’aide de la cellule de reclassement mise en place par la Société Itron, elle suivit en 2018 une formation diplômante au comportementalisme animalier, dispensée par « Vox Animae ». Ce qui lui permis de s’installer en 2019, comme éducatrice, comportementaliste canin et félin. Une formule à rallonge, qui ne dévoile pas pour autant les multiples facettes du travail qu’elle accomplit à son domicile, chez des particuliers, et sur le terrain loué par la commune de son village.

Chercher à comprendre l’animal avant toute autre chose, constitue le pivot de sa pratique, d’où le nom de sa SASU. Il n’est pas avec elle question de dressage, chose au demeurant utile pour certaines missions de salut public confiées à des chiens, mais d’éducation. Le temps nécessaire pour, dans cette démarche, obtenir des résultats, est un peu plus long, mais pas perdu pour autant, car il permet de structurer et de consolider le lien animal – humain.

« Il ne faut jamais oublier que l’on travaille avec un être vivant », souligne Odile Bénasse, et donc qu’il y aura toujours une partie d’imprévisibilité. Ce dernier terme ne sous-entend en aucun cas danger, mais plutôt liberté. Optant pour des méthodes non contraignantes, elle arrive à ses fins par le jeu, autant pour l’éducation canine que pour la consultation de comportementalisme. Cette dernière devant rester un moment d’observation dans l’échange, et non devenir une « autopsie du vivant ».

N’hésitant pas à se déplacer, Odile Bénasse assure la garde de chiens et chats, tant à son domicile qu’à celui de particuliers. C’est ainsi que courant octobre, elle a notamment passé 8 jours dans l’Hérault pour garder des chiens chez leurs maîtres. L’un de ses projets est de se rendre dans les écoles, pour aider les enfants à adopter les bonnes attitudes lorsqu’ils croisent un chien dans la rue, et les conduire à modifier positivement la vision qu’ils peuvent en avoir.

Transmettre, constitue ainsi un autre axe fort de sa pratique, tout comme relier, d’où sa formation à la médiation animale et les interventions qu’elle propose dans ce domaine. A une époque et dans un contexte où les liens entre humains sont souvent distants et difficiles, l’animal domestique prend une place particulière, comme on peut l’observer à maintes reprises. Ainsi, lorsqu’en plus se rajoutent à cela, handicaps et souffrances de tous ordres, à combien plus forte raison ce tiers a-t-il un rôle essentiel à jouer.

Plus que dans une simple reconversion professionnelle, Odile Bénasse poursuit de manière radicale sa transformation professionnelle, donnant ainsi à sa vie de même qu’à son âme, une dimension supplémentaire. Une expérience que l’on peut souhaiter à toute personne, voulant ou devant se réorienter professionnellement.

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