Volt Portugal tente sa chance aux législatives

Le tout nouveau parti « Volt Portugal » va présenter des candidats et candidates dans quasiment toutes les circonscriptions du pays.

Volt Portugal met le pays au centre de son projet politique, mais ne rejette pas l’Europe pour autant. Foto: Volt Portugal / Wikimedia Commons / PD

(Jean-Marc Claus) – A l’issue des élections du 30 janvier 2022, l’Assemblée de la République du Portugal démarrera sa XVe législature, avec 230 député(e)s nouvellement élu(e)s ou réélu(e)s. Prévues en octobre 2023, ces votations sont anticipées, car fin octobre 2021, le budget présenté par le Gouvernement Costa II a été rejeté. C’est à l’occasion de cette très prochaine consultation électorale, qu’un parti nouvellement arrivé sur la scène politique, se fera mieux connaître.

Selon l’agence de presse Lusa, « Volt Portugal » espère obtenir deux sièges de députés. Tiago Matos Gomes, son président, ne veut plus être « le plus voté des partis qui n’obtiennent pas de représentation parlementaire ». Il ambitionne d’obtenir les votes d’électeurs centristes et de mécontents, mais en faisant une campagne positive.

Engagement en faveur des énergies renouvelables, débat sur le nucléaire, défense du Service National de la Santé (SNS), réforme de l’éducation pour mieux préparer les jeunes aux défis qu’ils auront à relever une fois adultes, sont autant de thèmes méritant que l’on y prête attention. Au nombre des mesures prioritaires, figure la lutte contre la corruption, avec l’aide d’une institution européenne extérieure au système judiciaire portugais.

Volt Portugal est donc un parti pro-européen, fédéraliste et progressiste. Issu du mouvement « Volt Europa » créé en 2017 et ayant obtenu un siège au Parlement Européen (Damian Boeselager) en 2019, constitué en parti depuis 2020 après approbation des 9.000 signatures remises à la Cour Constitutionnelle l’année précédente, celui que l’on appelle la 25e force politique du pays, a tout de même réussi lors des municipales de 2021 à s’allier avec des partis de gauche dans la coalition « Evouir Oeirsa », et dans « Juntos Somos Coimbra » avec des partis de droite et de centre-droite.

Mais il ne faudrait pas pour autant imaginer que les responsables de ce parti, mangent sans scrupules à tous les râteliers. Volt Portugal se veut pragmatique, au point que son leader estime à propos de la crise politique ayant provoqué ces élections anticipées, qu’il est « à un moment comme celui-ci particulièrement irresponsable de faire tomber un gouvernement » (sic). Choix qu’il estime négatif, alors que le pays traverse une pandémie.

Volt Portugal présente 19 candidatures dans les 22 circonscriptions que compte le pays. Si des restrictions sanitaires ne s’y opposent pas, son président envisage de sillonner le Portugal pour faire connaître ce nouveau parti. Il s’était présenté à Lisbonne lors des dernières municipales. Au lendemain de sa défaite très prévisible, pour une candidature ayant eu le mérite de le rendre visible, il s’exprimait ainsi sur sa page Facebook :

« Je ne considère pas la politique comme une guerre entre partis, encore moins entre adversaires. Je considère la politique comme la défense d’idées et de projets de société, mais aussi comme l’art du consensus. Le rôle d’un homme politique est de penser à sa communauté (qu’elle soit locale, nationale ou européenne) et de faire une proposition à son électorat. Et à la fin, cet électorat prend sa décision et vote. Voilà l’essence même de la démocratie. […] Et c’est là le rôle des partis qui n’ont pas remporté les élections : surveiller, analyser et présenter des alternatives à ceux qui gouvernent (que ce soit une paroisse*, une municipalité, une région, un État ou l’UE). »

Nous observerons de près l’évolution de ce parti et du mouvement qui en est à l’origine.

* Paroisse = Paroisse Civile (Freguesia), c’est-à-dire la plus petite collectivité territoriale au Portugal. Terme aussi employé dans d’autres régions d’Europe comme en Andorre, aux Asturies, en Galice, en Lettonie, au Royaume Uni et en Suède. (NDLR)

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