31eme Sommet Ibérique = convergence des objectifs ?

Les revendications des militants syndicaux et écologiques s'accorderont-elles avec les ambitions des gouvernants et des organisations entrepreneuriales des deux pays ?

La « Chafariz do Santo André », lieu symbolique choisi pour l'ouverture officielle du 31eme Sommet Ibérique. Foto: André Fbarao / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Le précédent sommet ibérique, tenu à Valladolid en Novembre 2018, avait conclu que les défis des transitions numérique, énergétique et écologique ne pourront être relevés que par le développement de la dimension sociale de l’Union Européenne. Une priorité pour la présidence portugaise du Conseil de l’Union Européenne intervenant au premier semestre 2022. António Costa et Pedro Sánchez n’ayant pu, en 2019, se rencontrer dans ce cadre, pour cause d’élections législatives suite à un désaccord gouvernemental entre Parti Socialiste Espagnol (PSOE) et Unidas Podemos, c’est en Octobre de cette année que s’est déroulé à Guarda (Portugal) le 31eme Sommet Ibérique.

Rencontre de chefs de gouvernements à laquelle n’ont pas manqué de s’inviter syndicalistes et militants écologistes des deux pays, avec des demandes précises exprimées lors de manifestations. C’est à proximité de la fontaine de Saint André (Chafariz do Santo André), lieu symbolique de l’ouverture du sommet qu’entre autres manifestants, le Mouvement Ibérique Antinucléaire (MIA) a remis aux gouvernants des deux pays un document demandant la fermeture de la centrale d’Almaraz (Espagne) et l’arrêt du projet d’une mine d’uranium à Retortillo (Espagne). Le rétablissement de la circulation des trains sur les lignes Lisbonne-Madrid et Lisbonne-Hendaye a également été demandé par les manifestants, les autres frontières européennes étant ouvertes au trafic ferroviaire international.

Les chefs des deux gouvernements ayant, à l’occasion de ce sommet, exclu une nouvelle fermeture de leur frontière commune, les revendications des manifestants et les ambitions des gouvernants sembleraient converger. Pedro Sánchez a souligné que des mesures seront prises à l’avenir conjointement avec le Portugal et les autres états membres de l’Union Européenne. António Costa a mis l’accent sur la responsabilité individuelle en matière de prophylaxie anti-coronavirus. Les chefs de gouvernements ont précisé avoir bien conscience que les populations et l’économie ne pourront supporter un nouvel arrêt de l’activité, tel que celui du printemps dernier. António Costa a mis en lumière le coût social de la pandémie. Faisant probablement référence aux déclarations du virologue João Vasconcelos Costa, le Premier Ministre portugais a qualifié de violence l’impossibilité pour des personnes âgées de recevoir des visites de leurs proches lors des confinements.

Les confédérations entrepreneuriales (CIP & CEOE) des deux pays ont défendu la nécessité de mettre en œuvre un plan de relance européen, ainsi que leur engagement dans le processus de reprise économique. Ces organisations s’accordent également pour soutenir l’autonomie stratégique de l’Union Européenne en matière d’économie, sans sombrer pour autant dans l’illusion de l’autosuffisance. Les objectifs environnementaux du Pacte Écologique Européen nécessitent selon elles, un effort des entreprises européennes. En ce qui concerne les deux pays de la Péninsule Ibérique, selon la CIP et la CEOE, la coopération transfrontalière doit s’accroître.

Le Leitmotiv des discours des gouvernants, des entrepreneurs et des militants des deux pays, la nécessité d’accroître la coopération transfrontalière, devrait, quand bien même existent des divergences, aider à trouver des points de convergences. Tout est alors question de volonté individuelle et d’intelligence collective.

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