« Proyecto Reciclos », une initiative vertueuse

Quand toute l’Espagne, sera impliquée dans le Projet Reciclos, tous les containers jaunes seront équipés d’un QR Code bien utile. Foto: Zarateman / Wikimedia Commons / CC0 1.0

(Jean-Marc Claus) – En 2019, au palmarès impliquant 31 pays européens, l’Espagne a accédé au 6ème rang pour le recyclage des emballages domestiques. Mais toujours selon les mêmes statistiques, le pays ne recyclait alors qu’un peu plus d’un tiers des déchets produits. A l’horizon 2025, l’Union Européenne s’est fixée l’objectif d’atteindre le recyclage de 65% des déchets d’emballage, pour arriver à 70% en 2030.

C’est là, qu’en plus du tri sélectif, intervient le projet « Reciclos ». Une application mobile permet de scanner le QR Code du sachet jaune dédié, avant de le déposer dans le container de ramassage ad hoc. Pour les bouteilles en plastique et cannettes en aluminium, que l’on peut aussi déposer individuellement dans des containers se trouvant dans la rue, il suffit de scanner le code-barre du récipient et le QR Code affiché sur le collecteur.

Ce geste éco-citoyen rapporte des « reciclos » sur un compte individuel. Grâce à cette monnaie virtuelle, les participants peuvent soutenir des initiatives écologiques et solidaires. L’idée est non seulement de valoriser les déchets, en assurant mieux leur tri et leur recyclage, mais surtout de permettre aux citoyens d’apprécier un résultat quasi immédiat de leur engagement. Ceci en réponse à l’argument souvent opposé aux promoteurs du tri sélectif : « Je veux bien trier, mais je n’en vois jamais le résultat. ».

C’est ainsi qu’en avril 2020, pour la « comarque » (district) du Pla de l’Estany, l’Associació Micropobles de Catalunya a, grâce aux « reciclos » qui lui ont été transférés, fait des dons à des établissements de soins implantés localement, afin de les pourvoir en masques, matériels de protection et gel hydroalcoolique. A Banyoles, en mai 2020, dans la même « comarque », Càritas a piloté une initiative permettant d’échanger individuellement des « reciclos », contre des produits antiseptiques.

Pour la commune de Bullas, les « reciclos » ont également contribué au même effort de prophylaxie. Mais quand la pandémie sera dépassée, de nombreuses autres initiatives solidaires et éco-citoyennes, bénéficieront encore de ces financements originaux. L’idée pourrait bien faire son chemin, et toucher d’autres régions d’Europe. Son caractère ludique et interactif peut plaire fortement aux jeunes générations, et les smartphones se démocratisant de plus en plus, toucher d’autres tranches d’âges et groupes sociaux.

Évidemment, les technophobes et les conspirationnistes de tous crins, y verront une emprise supplémentaire du big-data, sur nos précieuses libertés individuelles. Comme si l’emploi pluriquotidien d’internet, les déplacements assistés par GPS et les achats réglés par carte bancaire, ne laissaient aucune trace exploitable…