Aeropuerto de La Gomera

Initialement à usage privé, l’aérodrome des années 1950 est devenu, à l’orée du XXIe siècle, un aéroport remplissant aussi des missions de service public.

1.500 mètres de piste, au bout d’un plateau en dévers, où les falaises ne sont jamais loin. Foto: dronepicr / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – En avril 2016, l’Archipel Canarien perdait Álvaro Rodríguez-López Braun. Âgé de 86 ans, cet homme d’affaires était intimement lié à l’histoire des transports maritimes et aériens des Îles Canaries. Participant activement à la création d’Aerolíneas Canarias SA (AEROCASA), il s’était appuyé avec son frère Conrado, sur les réalisations de leur père qui, à la fin des années 1950, avait fait construire un aérodrome privé au Sud de l’Île de La Gomera, sur un plateau en dévers, de la municipalité d’Alajeró. dans une zone nommée « El Revolcadero », qui donna par la suite son nom à cette infrastructure.

Très impliqué dans la création de lignes de ferries, Álvaro Rodríguez-López Braun voyait aussi dans le transport aérien, une sérieuse opportunité de relier l’Île de La Gomera au reste du monde. L’Aerodromo El Revolcadero, de par sa situation, fut aussi pour les pilotes un magnifique site d’apprentissage, tout comme l’actuel Aeropuerto de La Gomera, construit deux kilomètres plus loin de 1994 à 1999, afin de répondre aux besoins d’évacuations sanitaires, et aussi de développer le tourisme aéronautique.

L’ancien Aerodromo El Revolcadeo est visitable grâce à une vidéo du Piper Pilot, célèbre sur la toile pour ses vues aériennes de La Gomera. Pour découvrir l’environnement et la piste de l’Aeropuerto de La Gomera, rendez-vous sur le site de Stan. Les images et les vidéos réalisées par ces pilotes sont toujours saisissantes, car la « Hippies Island » des Britanniques, nommée aussi « Grüne Insel » par les Allemands, est bien plus qu’une île, mais un univers à elle seule.

L’Aeropuerto de La Gomera, répondant au code de l’International Air Transport Association par le sigle GMZ, est situé à 218 mètres du niveau de la mer, alors que l’Aerodromo El Revolcadero était lui à 175 mètres d’altitude. Sa piste asphaltée longue de 1.500 mètres, a la même orientation (09-27) que celle en terre battue de l’aérodrome de Conrado Rodríguez-López Braun père. Mais en un tel endroit, il eut été suicidaire de vouloir innover en optant pour une autre configuration. Atterrir à et décoller de La Gomera, ça se mérite !

L’ancien aérodrome comme le nouvel aéroport, ne sont pas les pires de la planète. Cependant, il y a tout de même des pistes beaucoup plus faciles en Espagne, et même au sein de l’Archipel Canarien. D’où l’intérêt de l’infrastructure gomerienne pour les pilotes se destinant à faire carrière dans de grandes compagnies, comme par exemple l’historique Iberia (1927) ou la récente Volotea (2012). L’Aeropuerto de La Gomera a son site web, et si vous êtes de passage sur l’île, approchez-vous des infrastructures, pour contempler cette piste se terminant dans le vide, comme un pont d’envol de porte-avions.

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