Alsace – la rentrée politique approche à pas de géant

L’automne sera chaud pour l’Alsace. Pas tellement au niveau des températures, mais au niveau de l’avenir de toute la région.

Ici, à la Région Alsace, on doit tout faire pour empêcher la nouvelle "super-région Est". Foto: Wikimedia Commons

(KL) – Les écoliers et les politiques alsaciens craignent la rentrée au même titre, même si cette appréhension a des raisons différentes. Car cet automne, se joue l’avenir de l’Alsace. Et il semblerait à ce que l’impact des politiques locaux et régionaux sur les décisions concernant la nouvelle physionomie de la nouvelle «super-région» dans l’est de la France, soit minime. Pour ne pas dire que Paris se fiche pas mal de ce que les Alsaciens souhaitent pour leur avenir.

Pourtant, l’Alsace, toutes sensibilités confondues, est (presque) unanime – l’idée d’une région Alsace – Lorraine – Champagne-Ardennes ne plaît pas. Et pour cause. Une telle région signifierait d’énormes problèmes pour la coopération franco-allemande, car dans une telle région, deux tiers des élus favoriseront les relations franco-belges au détriment des relations franco-allemandes. Normal que l’Alsace dit «non !»

Mais ce «non» alsacien n’est pas entendu à Paris. Après avoir négocié avec d’autres régions (qui ne sont pas dirigées par la Droite comme l’Alsace…), des modifications des plans initiaux étaient possibles. En ce qui concerne l’est de la France, Paris ne semble pas du tout prêt à négocier quoi que ce soit. Histoire de «noyer» la dernière région française dirigée par l’UMP dans une nouvelle région où la Gauche espère être majoritaire ?

Mais pour pouvoir vraiment discuter de ces plans de réforme territoriale, il faudrait d’abord clarifier d’autres questions. A quoi ressemblera la nouvelle «Euro-Métropole» dont on parle depuis une éternité ? C’est quoi, une «Euro-Métropole» ? De quelles compétences disposera-t-elle ? Quel sera son statut ? Avant de pouvoir parler nouvelle région, siège des institutions et le reste, il faudra que Strasbourg et l’Alsace soient fixées sur leur sort. Donc, du pain sur la planche pour les équipes de Roland Ries et de Philippe Richert qui doivent dédoubler leurs efforts pour se faire entendre à Paris.

Bien sur, personne ne pourra affecter l’identité et la culture alsacienne qui se rebifferont, une fois en situation minoritaire dans une nouvelle région. Les problèmes se poseront sur un niveau plus pratique. Quid des règles typiquement alsaciennes, comme le droit des associations et d’autres ? Quid du concordat ?

La rentrée sera marquée traditionnellement par la Foire Européenne qui cette année, accueille l’Algérie comme pays hôte. Les quelques jours de la foire risquent d’être le dernier moment de répit pour la politique locale et régionale qui ensuite, doit vraiment passer la vitesse supérieure. Au risque de se faire doubler par l’histoire. Quand il sera trop tard, il sera trop tard.

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