#FreeFariba : 4 ans, 46 articles et on continue !

Depuis 2020, Eurojournalist accompagne la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, retenue arbitrairement en Iran, et nous continuerons à publier un article chaque 16 du mois, jusqu’à son retour en France.

Elle n’est plus emprisonnée, mais toujours privée de liberté... Foto: Comité de soutien Fariba/Roland

(Jean-Marc Claus) – A l’heure où nous publions cet article, Fariba Adelkhah, arrêtée à l’aéroport de Téhéran le 5 juin 2019, est retenue en Iran depuis 1.472 jours. Une histoire qu’Eurojournalist suit depuis mars 2020, car l’arrestation de la chercheuse franco-iranienne ainsi que celle de son conjoint Roland Marchal, n’avaient pas fait grand bruit à l’époque. Libéré le 20 mars 2020, ce dernier est rentré en France le lendemain après 289 jours d’incarcération.

Victime d’un simulacre de procès la condamnant à 5 ans d’emprisonnement, Fariba Adelkhah a connu la prison jusqu’en octobre 2020, suivie d’une période d’assignation à résidence jusqu’en janvier 2022, puis d’une réincarcération se soldant en février 2023 par une libération dans le cadre d’un grâce collective à l’occasion de la Fête de la Révolution. Donc, elle est théoriquement totalement libre, à ceci près que ce n’est pas vrai dans les faits.

Actuellement, ses droits ne lui sont toujours pas reconnus et ses papiers d’identité ne lui ont pas été restitués. Elle ne peut évidemment pas exercer sa profession de chercheuse, puisque son travail d’universitaire est considéré comme subversif par le Régime des Mollahs. Initialement accusée d’espionnage, elle a été poursuivie et condamnée pour « propagande contre le système » et « complot contre la sûreté nationale ».

Une totale absurdité, mais dans un pays où il a été procédé à 582 exécutions capitales en 2022, c’est-à-dire plus de 11 par semaine, la privation de liberté peut apparaître comme un moindre mal, lorsqu’on a affaire aux tribunaux. Sortie de prison, mais pas libre pour autant, c’est dans cet entre-deux très proche d’une double contrainte (double bind) que Fariba Adelkhah doit vivre.

Vivre pour continuer à exister, et non juste survivre dans cet état que les régimes totalitaires imposent à leurs opposants, quand ils ne les suppriment pas purement et simplement. Mais Fariba Adelkhah, n’en déplaise aux manichéistes de tous poils, n’est pas à proprement parler une opposante politique au Régime des Mollahs. De par sa démarche analytique rigoureuse et son esprit scientifique, elle traite chacun de ses sujets d’étude avec une grande honnêteté intellectuelle.

Ce qui, du point de vue des fondamentalistes, toutes religions confondues, constitue une grande menace car leur fond de commerce consiste à transformer le croire, besoin propre à tout être humain, en accroire pouvant conduire l’individu lambda aux pires extrémités et aux pires bassesses. Ce à quoi Fariba Adelkhah s’oppose de par ses recherches, c’est à l’obscurantisme quel qu’il soit et aux discours condescendants interdisant tout débat contradictoire. Or, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à Téhéran pour s’y voir confronté…

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste