La reprise (39) – « Comme un pêcheur sur la rive… »

Depuis un an, le chaud et le froid alternent pour les restaurateurs strasbourgeois (et ceux dans d’autres villes). Pour l’instant, on survit. Même si ce n’est pas évident…

Yannick Garzennec, patron du "Muensterstuewel" et d'autres restaurants à Strasbourg, ne se laisse pas abattre. Foto: Eurojournalist(e)

(KL) – Yannick Garzennec, nos lecteurs et lectrices le savent, est un homme d’un optimisme et d’un positivisme surprenants. Depuis le début de la pandémie, il subit, comme tous ses collègues, les fermetures, les espoirs, les déceptions, des contraintes jamais connues et jamais soupçonnées. Jeter l’éponge, ce n’est pas le genre de la maison. Le propriétaire du « Muensterstüwel » et d’autres restaurants strasbourgeois ne se laisse pas submerger par la crise actuelle. Mais, comme il avoue, la situation est pesante.

« Pour l’instant », dit Yannick Garzennec, « je ne peux que remercier l’état. Les aides que nous avons reçues et que nous continuons à recevoir, nous permettent de sauver notre ‘outil de travail’, même si cet outil ne sert actuellement pas à grande chose. Je me sens un peu comme un pêcheur qui, à cause d’une tempête, ne peut pas sortir pour pêcher. Si cette situation est très frustrante pour mes équipes et moi, le fait que nous ayons pu garder notre ‘outil de travail’, donne au moins de l’espoir pour la suite. »

Et justement, cette suite ? « Un jour, forcément, cette crise sera terminée. Mais je suis conscients que beaucoup de gens et beaucoup de structures ne tiendront pas jusqu’au moment de la sortie de la crise. J’espère seulement qu’il sera possible de rouvrir nos terrasses, dès que les beaux jours et les températures agréables seront de retour. Pour nous, pouvoir exercer notre métier est aussi important que le chiffre d’affaires. Cela fera bientôt un an que nous ne pouvons pas travailler et pourtant, c’est tout ce qu’on voudrait. »

Et en attendant, comment gérer les équipes, les angoisses, les frustrations ? « Depuis le début, nous avons cherché à axer notre action sur nos équipes. Nous avons organisé des mesures de qualification professionnelle, des workshops, des cours, mais un moment donné, cela ne suffit plus. Nos équipes piaffent et rêvent de reprendre le travail. Vous savez, dans nos métiers, pouvoir servir nos clients, ce n’est pas seulement une activité, mais une vocation. Et ne pas pouvoir la vivre pendant si longtemps, c’est dur. »

Mais pas de « dépression Covid ? » Non, pas pour Yannick Garzennec. Pour déprimer, il n’a pas le temps. Il travaille. Même si ce n’est pas évident actuellement. Mais une chose est claire – au moment de la reprise, Yannick et ses équipes seront prêts à l’attaque et ils se relanceront avec un vrai plaisir. Le plaisir de retrouver un sens à leurs professions, le plaisir de retrouver les collègues, le plaisir de retrouver les clients et un début d’une vie normale.

Et nous, nous allons continuer à suivre Yannick Garzennec du « Muensterstuewel », Jean-Marc Mura de « l’Hôtel de la Cathédrale » et Jacques et Marie Zucker de la boutique « Blanc du Nil ». Trois battants qui refusent de se laisser abattre par ce vilain virus. Trois héros des temps modernes qui, par leur attitude, montre le chemin vers la sortie de la crise. Tenez bon, des jours meilleurs viendront !

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