Thérapie équine post traumatique

Quand les chevaux aident à évacuer un stress, supposé à tort dépassé.

Le cheval, ce magnifique psychotrope disponible sans ordonnance… Foto: JM Claus / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Mercredi 14 septembre 2022, il est 12h40 et sur l’autoroute A29, dans le département de la Somme entre Ham et Amiens, un orage accompagné de pluies diluviennes, rend la circulation difficile jusqu’à ce qu’elle devienne quasiment impossible, car absence de visibilité et fort risque d’aquaplaning. Feux de détresse en marche, je m’arrête sur la Bande d’Arrêt d’Urgence, suivi par un automobiliste hollandais. D’autres font de même, mais quelques criminels en puissance continuent à rouler à tombeau ouvert, sans aucune visibilité, alors que plusieurs poids lourds s’arrêtent également.

C’est là que j’apprécie mon veux diesel me garantissant pour un plein, une autonomie de 1.000 km en conduite éco. Avec une voiture électrique, je devrais choisir entre les warnings pour rester visible, le chauffage pour éviter la buée sur le pare-brise, les lumières et les essuie-glace pour repartir, sans compter le moteur pour arriver jusqu’à la prochaine borne de recharge, où il y aurait forcément la queue. Mais d’après les écologistes citadins, la voiture électrique serait la solution au dérèglement climatique…

S’arrêter est une chose, mais repartir en est une autre. Notamment quand après une quinzaine de minutes l’intensité de la pluie diminuant, les abruti(e)s motorisé(e)s arrivant à grande vitesse voyant des automobilistes souhaitant quitter la BAU, n’en font pour la plupart aucun cas. D’où un stress supplémentaire à encaisser, pour repartir en très relative sécurité. Finalement, après arrêt à l’aire de repos de Villers-Bretonneux et nouvelle séquence de fortes pluies : arrivée à Saint Firmin et installation dans la location suivie de courses expresse et enfin passage aux paddocks pour saluer les chevaux également en villégiature.

Approche progressive pour leur indiquer ma présence, leur signifier mes intentions pacifiques et leur présenter quelques goodies glanés le long du chemin. Ils veulent bien venir jusqu’aux barrières d’abord renifler mes mains tendues, puis bouloter goulûment mes présents en clignant des yeux. Ils me laissent les caresser et là, contre toute attente, sans que je sois spécialement triste ou heureux, les larmes me montent aux yeux pour, sans mauvais jeu de mots, jaillir en cataracte durant plusieurs minutes.

L’énergie du stress encaissé quelques heures plus tôt sur la route, contenue et intégrée, se libère enfin grâce au contact de ces thérapeutes à quatre pattes que sont les chevaux. Sans eux, cette énergie négative stockée quelque part en moi, tournant comme un frelon dans une pièce aux ouvertures refermées sur lui, m’aurait tôt ou tard causé des dommages physiques et/ou psychiques. Le cheval : ce magnifique psychotrope disponible sans ordonnance, avec lequel on ne risque pas le surdosage et dont le seul effet secondaire peut être une agréable accoutumance !

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