Un quart du Parc Naturel de la Serra da Estrela calciné !

Tel est le bilan de cinq incendies majeurs, qui en deux mois, ont durablement impacté une zone naturelle jusqu’ici préservée.

Une image de carte postale dont un quart du Parque Natural da Serra da Estrela est désormais privé. Foto: Sergei Gussev / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Le Parc Naturel de la Serra da Estrela se trouve dans le quart Sud-Est de la moitié Nord du Portugal Continental. Il inclut dans dans ses 1.000 km², le Torre, point culminant à 1.993 m d’altitude, alors que le plus haut sommet du pays est situé dans Archipel des Açores, la Montanha de Pico, haute de 2.351 m. Avec ses 375 km de sentiers balisés et ses 25 lacs, le Parque Natural da Serra da Estrela était, jusqu’il y a peu, une destination idéale pour les randonneurs. Jusqu’il y a peu, car depuis juillet, un quart de sa superficie a été détruit par cinq incendies majeurs.

Le système agro-pastoral qui était traditionnellement pratiqué dans la région de la Serra da Estrela, permettait l’entretien de paysages ouverts, dont l’abandon a provoqué un reboisement naturel supprimant les zones coupe-feu, que pouvaient constituer certaines larges prairies d’altitude. Par ailleurs, l’intensification de l’exploitation forestière, notamment dans certaines zones limitrophes du parc naturel, sont autant de réels facteurs de risque d’incendies de forêt.

En juillet et août, au total 28.112 hectares de la Serra da Estrela ont été détruits par les flammes, dont 22.065 appartenant au parc naturel, soit le quart de sa surface totale. Les freguesias (paroisses civiles) de Verdelhos, Aldeia Viçosa, Famalicão, Fernão Joanes, Gonçalo, Valhelhas, Sameiro, Vale de Amoreira, Folgosinho comptent toutes plus de 50% de leur superficie touchée. Au plus fort du sinistre, plus de 1.200 pompiers étaient engagés sur le terrain avec 400 véhicules. Des habitants ont été évacuées préventivement, car après une accalmie, l’incendie avait repris avant qu’il soit maîtrisé.

Les zones forestières, essentiellement composées de pins maritimes et de chênes, constituent 54% de la surface totale brûlée, les terres agricoles 10%, le reste étant constitué de maquis et de prairies naturelles. Plusieurs espèces animales sont durement touchées, dont certaines endémiques à la Serra da Estrela, comme le lézard des montagnes. Du côté des oiseaux, les populations de cigognes noires, d’aigles de Bonelli, d’aigles royaux, de busards cendrés, de circaètes Jean-le-Blanc, de faucons pèlerins, de grives à collier et le pétrels des champs, ont été les plus touchées. Pour les mammifères, ce sont les Desmans des Pyrénées ou rats-trompette, plusieurs espèces de chauves-souris et les chats sauvages qui furent les plus impactés.

Favorisés par la sécheresse, attisés par les vents d’altitude, ces incendies questionnent encore et toujours quant à certaines origines non-accidentelles, car selon José Luís Carneiro (PS), Ministre de l’Administration Interne, le nombre d’incendies criminels recensés dans le pays a doublé au cours du dernier mois, passant de 13% à 26%. Les patrouilles de surveillance sont depuis renforcées par l’armée. 64% des incendies sont causées par accident ou une mauvaise utilisation du feu. Ceci démontrant que les causes strictement naturelles se réduisant à 10%, il serait plus facile d’en venir à bout, si les services de secours n’avaient qu’à s’occuper des conséquences de ces dernières…

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