Cet illibéralisme qui vient…

Mais la France, fille aînée de l’Église, n’est-elle pas le pays des Droits de l’Homme et le creuset du Siècle des Lumières ?

La France est-elle vraiment dans le vert et si oui, pour combien de temps encore… Foto: ProjectHorizons / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Concept imaginé et introduit dans le champ sémantique politique à la toute fin du XXe siècle par le politologue étasunien Fareed Zakaria, l’illibéralisme aujourd’hui, souvent accolé au mot « démocratie », provoque chez certains une crise d’urticaire intellectuel, alors que beaucoup trop d’autres avalent la couleuvre sans sourciller. Pour revenir aux sources, c’est dans la dernière décennie du XXe siècle que le sociologue et historien français Pierre Rosanvallon caractérise la culture politique française d’illibérale et présente le bonapartisme comme sa quintessence.

Mais la France, fille aînée de l’Église, n’est-elle pas le pays des Droits de l’Homme et le creuset du Siècle des Lumières ? Pour la filiation ecclésiale, la laïcisation étant passée par là, il y a fort à parier que ce droit d’aînesse soit aujourd’hui quelque peu suranné pour ne pas dire abusif, mais quant aux Lumières et aux Droits Humains, tout de même ! Et bien non, ou finalement oui, la culture politique de notre pays n’est pas exempte d’illibéralisme en cela que, selon Pierre Rosanvallon, en s’opposant au pluralisme, elle a pour conséquence de dissocier l’impératif démocratique du développement des libertés.

Ce qui devrait logiquement conduire certains de nos gouvernants à balayer devant leur porte, avant de pointer un doigt accusateur vers des Orbán, Poutine, Modi, Netanyahou et autres Erdoğan, même s’ils le méritent à plus d’un titre.

Le libéralisme philosophico-politique entendant défendre les libertés individuelles, est souvent confondu avec le libéralisme économique, duquel découlent néo- et ultra-libéralisme, formes les plus abouties d’un capitalisme mortifère nourrissant le plus profond mépris pour le vivant. L’accroissement des démocraties dites illibérales sur l’échiquier mondial questionne, car ces dernières, en jouant la carte des processus électoraux, amènent au pouvoir des despotes dont l’une des principales préoccupations consiste à soumettre le peuple.

Au nom d’une idéologie, les gouvernants illibéraux que les urnes ont amené au pouvoir et même maintiennent, (auto)convaincus de leur bon droit, imposent leur ligne, quitte à pour cela recourir à la force. Les parallèles avec les actuels dénis de démocratie, tant du gouvernement que du présidents français, sont non seulement tentants, mais surtout troublants. Lorsqu’on voit un Netanyahou mettre en pause son projet liberticide sous la pression des manifestants, et qu’en France peau de balle malgré des millions de personnes dans la rue vent-debout contre une réforme des retraite injuste, il y a tout lieu de se questionner.

Non seulement de se questionner, mais surtout de passer à une autre forme d’exercice du pouvoir qui laissera la place à la vox populi via une VIe République, qui ne sera pas bananière comme l’actuelle, qualificatif du reste pas propre à la France.

Sans cela, le franchissement de la prochaine étape de la marche vers l’illibéralisme que connaît notre pays, sera à l’horizon 2027 l’élection d’un(e) président(e) d’extrême-droite à l’instar d’un certain peintre d’ascendance austro-hongroise devenu « Kanzler » le 30 Janvier 1933 de manière toute démocratique, conformément à la « Weimarer Reichsverfassung» du 11 Août 1919 et suite au succès lors des élections législatives du 6 Novembre 1932 de son parti, le Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei (NSDAP) et du Deutschnationale Volkspartei (DNVP).

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