Lapas grelhadas

Servies à même la poêle, les berniques grillées sont un délice ! Foto: Feliciano Guimarães / Wikimedia Commons / CC-BY 2.0

(Jean-Marc Claus) – Plus connues sous le nom de berniques, exclamation couramment employée par le Capitaine Haddock, les patelles que l’on nomme aussi « chapeaux chinois » en référence à leur forme, sont des mollusques communs. Se nourrissant d’algues microscopiques qu’elles prélèvent sur la surface des rochers, elles peuvent aussi s’attaquer à des algues de la famille des fucaceae, en quittant leur emplacement qu’elles regagnent avant la marée basse.

Ce coquillage au comportement territorial, car occupant une zone de quelques décimètres de diamètre, est très apprécié sur le littoral portugais. Dans les archipels des Açores et de Madère, les lapas grelhadas (berniques grillées) constituent une collation faisant partie du quotidien des insulaires. On peut aussi le consommer comme un plat à part entière, mais il faut alors compter deux douzaines de coquillages par personne. Nécessitant peu d’ingrédients, c’est un met très accessible, et il ne faut pas être un chef pour le cuisiner.

La version classique nécessitant de la margarine ou du beurre, de l’ail, du citron et de la coriandre est expliquée par Ana Ribeiro sur sa chaîne YouTube Ana Cozina aux 15 millions de vues. Pour la variante açorienne, avec du piment (piri-piri), laissez-vous guider par Sandra qui vit sur l’île de São Miguel et dont la chaîne YouTube Reicieitas de uma Açoriana approche les 1,3 millions de vues. Sur l’île voisine de São Jorge, on associe une graine de cumin à la préparation disposée dans chaque patelle avant cuisson. Pour cette opération cruciale, certains ne jurent que par le barbecue, mais la poêle et le four restent des moyens couramment utilisés car à la portée de tous.

Dans La Comédie humaine, Honoré de Balzac fait dire à Félix Grandet « Il faut de l’argent pour être heureux. Sans argent, bernique. ». Soit, mais un plat de lapas grelhadas dégusté face à la mer, aux Açores où à Madère c’est à n’en pas douter, un vrai bonheur !