Le Pastel de Nata, une gourmandise internationale

Créée au 19e siècle, cette pâtisserie lisboète n’a pas attendu d’arriver au 21e pour gagner le monde entier.

Pasteis de Nata servis au Mandarin Cake Shop, à Hong Kong. Foto: Peachyeung316 / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – C’est au 19e siècle et dans la ville de Belém, appelée à devenir avec le temps un quartier de Lisbonne, qu’il faut rechercher l’origine de cette pâtisserie emblématique du Portugal. Mais le Pastel de Nata a voyagé jusqu’en Asie où, introduit à Macao durant la colonisation (1557-1999), il s’y est fait une place, portant alors en chinois le nom de « Dan Ta » (Tarte aux Oeufs).

Les moniales du Monastère des Hiéronymites (Mosteiro dos Jerónimos), n’imaginaient certainement pas, au moment de sa création, que leur petite tartelette de pâte feuilletée garnie de flan pâtissier, serait appelée à un si brillant destin. Le Pastel de Belém original, dont très peu de maîtres pâtissiers connaissent la recette, est fabriqué et vendu exclusivement à Bélem depuis 1837, par la boutique à proximité monastère.

Suite à la Révolution de 1820, les couvents du pays furent fermés en 1834 et leurs occupants expulsés. Au Monastère des Hiéronymites se trouvait une raffinerie de sucre de canne associée à un petit commerce. Afin de gagner sa vie, un ancien occupant du monastère décida en 1837 d’y commercialiser les tartelettes qui y étaient fabriquées initialement. Elles devinrent très vite les « Pastéis de Belém » et donnèrent leur nom à la boutique. Les visiteurs de la Torre de Belém et du Mosteiro dos Jerónimos contribuèrent à les rendre célèbres.

Fabriquées dans L’Atelier du Secret (A Oficia do Segredo), elles inspirèrent d’autres pâtissiers qui créèrent le Pastel de Nata se déclinant au pluriel en Pastéis de Nata, car il est vraiment très rare que la dégustation d’une première, ne soit pas suivie de l’irrépressible envie d’en manger d’autres. Ainsi, la capitale portugaise, dont cette tartelette est devenue l’un des emblèmes, compte, hormis la sacro-sainte boutique près du Mosteiro dos Jerónimos, plusieurs adresses incontournables.

Les visiteurs rendus addicts au Pastel de Nata devront alors se rendre à la « Pastelaria Aloma » dans le quartier Campo de Ourique, à la « Manteigaria » et à la « Pastelaria Acoadans » dans le quartier du Chiado, sans oublier la « Confeitaria Nacional » dans le quartier de l’Alfama où la recette traditionnelle est déclinée en de surprenantes variantes pistache ou chocolat. A moins de se mettre au fourneaux, en suivant la recettes sans paroles, mais en musique de Leo & Vini.

Le Pastel de Nata ne s’est pas seulement implanté en Asie, mais aussi en Amérique du Sud. Notamment à Rio de Janeiro et à São Paulo, l’appellation Pastel de Belém étant usuelle sur le territoire brésilien. New-York, San Francisco, Shanghai, Londres et Paris ne sont pas en reste, entre autres grandes ville donnant à cette succulente pâtisserie, sa dimension internationale.

Kommentar hinterlassen

E-Mail Adresse wird nicht veröffentlicht.

*



Copyright © Eurojournaliste