Fernando Simón compte sur les influenceurs

En Espagne, le docteur Simón veut associer les « influenceurs » dans les réseaux sociaux au contrôle de la pandémie de Covid-19.

Le docteur Fernando Simón, épidémiologiste espagnol à la fois reconnu et contesté. Foto: Patricia de Todos / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 4.0int

(Jean-Marc Claus) – Le docteur Fernando Simón, épidémiologiste espagnol dont il a été ici précédemment évoqué l’hostilité à laquelle il doit faire face, s’est vu à nouveau conspué par ses adversaires. Cette fois-ci, en incitant les « influenceurs » de la toile à participer à la sensibilisation de l’opinion publique, il s’est pris très injustement une volée de bois vert sur certains réseaux sociaux.

Pourtant, sa demande avait immédiatement retenu très favorablement l’attention de certains d’entre eux qui du reste, n’avaient pas attendu son appel pour participer spontanément aux campagnes de prévention. Fernando Simón pense que leur très grande visibilité serait apte à aider efficacement au contrôle de la propagation de la maladie.

Ses opposants, au nombre desquels figurent des ultralibéraux, lui reprochent désormais de laisser à l’initiative du privé ce qui relèverait de la seule puissance publique ! Cacophonie, contradiction, inconstance ? Peu importe, car dans la nébuleuse complotiste, tout le monde a ses raisons de ne pas avoir tort. Ce qui permet alors la coexistence surprenante de courants les plus divers, pour ne pas dire antagonistes.

Fort heureusement, du soutien lui a été apporté sur la toile. Certains internautes, pointant le caractère incohérent de ceux qui, gobant sans sourciller les « bulos » (infox) propagés sur internet, s’érigent maintenant en gardiens de l’orthodoxie informationnelle. D’autres soulignant que ses contradicteurs, ignorant le fonctionnement de la société dans laquelle ils vivent, n’ont aucune idée de la manière dont les jeunes recherchent et s’approprient l’information.

Au delà de l’exemple espagnol, et de la nième polémique focalisée sur le docteur Fernando Simón, l’impact des « influenceurs » dans l’actuel contexte pandémique mériterait une analyse plus fine. Étude qui pourrait être menée par des spécialistes tels que le regretté Bernard Stiegler.

Dans l’immédiat, plusieurs « influenceurs », tant en Espagne que dans le reste du monde, se sont engagés dans la lutte contre cette maladie virale. Leurs sites ont-ils autant d’audience que ceux des conspirationnistes ? Peut-être, peut-être pas ! Là n’est pas la question. Sans glisser pour autant vers la métaphore facile du colibri, il n’en demeure pas moins que chacun doit faire sa part.

D’où la nécessité, pour tous les non-conspirationnistes, de s’interroger sur la manière dont ils participent personnellement à la lutte contre cette pandémie. Dans notre société hyper-connectée, tout un chacun devient très vite un potentiel « influenceur ». Pourquoi attendre, sachant qu’il y a péril en la demeure ? Pourquoi ne pas observer l’intervention des professionnels, alors que l’on connaît soi-même les gestes qui sauvent ?

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