Le Portugal se prépare à la seconde vague…

Les autorités portugaises prennent très au sérieux l'éventualité d'une vague hivernale de Covid-19 se précisant de plus en plus.

Hôpital Universitaire Santa Maria à Lisbonne. Foto: Ivendrell / Wikimedia Commons / CC-BY-SA 3.0

(Jean-Marc Claus) – Jamila Bárbara Madeira et Madeira, sous-secrétaire d’État à la Santé annonçait mi-juillet que le gouvernement portugais préparait la venue de l’hiver en renforçant les unités de soins intensifs des hôpitaux publics par un apport de personnels supplémentaires. Les campagnes de tests, pour lesquelles le Portugal est déjà au top niveau européen, se verront également soutenues par une augmentation de la capacité des laboratoires publics. Plus de tests, des résultats plus rapides, plus de traçabilité, plus de suivi. Les réserves stratégiques de matériels de protections individuelles et de médicaments sont également renforcées aux niveaux national, régionaux et locaux.

Le système de santé portugais est classé par l’OMS comme le 12e au monde. Coexistent public et privé, mais contrairement à la France, le système privé est totalement indépendant du secteur public. Donc, pas de conventions et de remboursements par la sécurité sociale, mais exclusivement par des assurances privées. Le territoire compte autant d’hôpitaux privés que publics et certains, tel l’Hospital da Luz à Lisbonne, sont réputés. Le service public, même si les délais d’attente y sont plus longs dans les diverses spécialités, a aussi ses points forts, notamment pour son maillage territorial, son ticket modérateur modeste et certains services de pointe. Les cures d’austérité, imposées par la troïka FMI-BCE-UE, ayant particulièrement laminé l’hôpital public il est désormais indispensable d’en renforcer les moyens.

António Costa, le chef du gouvernement, a également souligné l’importance d’une préparation en amont de la période hivernale, tout en reconnaissant que d’une manière générale, ses concitoyens sont désormais plus disciplinés quant au respect des consignes sanitaires. Il a évoqué une véritable course contre la montre que le pays ne peut se permettre de perdre.

Dans cet esprit, Maria da Graça Gregório de Freitas la Directrice Générale de la Santé, dit observer attentivement ce qui se passe en Australie actuellement en période hivernale. Pays se prévalant notamment, selon les sources du très français ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, d’avancées majeures dans la lutte contre la Covid-19 pour ce qui est de la compréhension de la biologie du virus, la recherche vaccinale et… les traitements médicamenteux préventifs pour les personnels soignants. D’où l’intérêt de regarder de près comment cette région de l’Hémisphère Sud fait face à une seconde vague de Covid-19 qui y est actuellement active.

Autre point positif, le respirateur « feito em Portugal » dont nous avions parlé dans un précédent article et désormais appelé Atena, a obtenu l’autorisation des autorités pour son emploi en milieu hospitalier. Fruit d’une mobilisation communautaire, dans le meilleur sens du terme, l’aboutissement de ce projet a permis la livraison de 100 unités et d’ici septembre 400 autres respirateurs seront fabriqués. Ce qui permettra l’augmentation le nombre de lits de soins intensifs, à condition bien sûr d’y associer les moyens humains car une machine, aussi perfectionnée soit-elle, n’assurera jamais l’intégralité des soins nécessaires à une personne en phase aigüe de Covid-19.

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